Bio et OGM : Alain Juppé en vert Christine Lagarde en bleu


Dossier empoisonné s'il en est, le dossier des OGM agite l'agriculture biologique et fait ressortir les divergences entre le ministre de l'Environnement Alain Juppé et Christine Lagarde, ministre de l'Agriculture. A moins que chacun soit dans son rôl

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Bio et OGM : Alain Juppé en vert Christine Lagarde en bleu

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Publication PUBLIÉ LE 14/06/2007 PAR Gilbert Garrouty

Le ministre de l’Environnement, a beau ajouter à son titre développpement et aménagement durable, il ne peut faire moins que demeurer à l’écoute des écologistes. C’est ainsi qu’une nette différence d’approche surles OGM se fait jour entre Alain Juppé et Christine Lagarde. Celle-ci a approuvé le nouveau règlement européen de l’agriculture biologique qui, comme pour l’agriculture conventionnelle, autorise la présence de 0,9% d’OGM dans les aliments bios. Or, Alain Juppé a considéré que ce seuil « pose problème », et qu’il entend en discuter avec la ministre de l’Agriculture. Il souhaiterait même évoquer un moratoire avec sa collègue de la rue de Varenne. Mais pour celle-ci « ce n’est pas urgent ».

La FNAB veut une marque

Première tension entre ultra-libéraux et « organisateurs », ou stratégie destinée à faire passer la pilule? L’avenir le dira. En tout cas la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique estime que la « bio est en danger » en constatant que le règlement européen qui entrera en vigueur en 2009 « comporte des points inacceptables »: « la possibilité de faire moins que la règlementation, l’absence de subsidiarité, un étiquetage en régression, et enfin, le refus de reconnaître aux productions bios le droit d’être totalement indemne d’OGM » . Aussi la FNAB indique « qu’elle va désormais travailler à une marque privée afin de garantir la crédibilité auprès des consommateurs ». Elle demande même aux électeurs « de faire barrage aux pros-OGM ».

Rouleau compresseur ?

Les anti-OGM se trouvent en face d’un rouleau compresseur que, le 24 mai dernier, le tribunal de Marmande, est loin d’avoir arrêté. Il est en effet demandé selon les apiculteurs, « de poser les ruches loin des champs de maïs OGM. » Mais dernièrement à Bordeaux, les manifestants n’ont pu obtenir leur localisation!….

Autre chapitre du feuilleton: alors que les autorités allemandes ont supendu l’importation du maïs OGM Mon 810, la commission française du génie biomoléculaire, saisie par les deux ministres, a décidé jeudi 14 juin de ne pas remettre en cause l’autorisation dont il bénéficie depuis 1998 estimant « qu’il n’y a pas d’éléments de nature à remettre en cause l’évaluation environnementale ».

Rencontre Juppé-Bios d’Aquitaine

Elections législatibes obligent: Alain Juppé a reçu ce vendredi 15 juin à Bordeaux une délégation des représentants des filières biologiques d’Aquitaine. Le ministre d’Etat a déclaré « avoir pris conscience en écoutant ses interlocuteurs qu’entre la pérennité de ces filières et la prolifération des cultures OGM il peut y avoir une contradiction » et a ajouté  » tout le monde se met à ces cultures OGM au motif que c’est le progrès et la productivité. Peut-être que la qualité pourrait être la carte française. C’est une dimension qu’il faut intégrer dans nos réflexions. » Pour Jon Harlouchet, président des Bios d’Aquitaine, le ministre aurait dû suivre l’Allemagne qui a suspendu l’autorisation du maîs MON 810 en attendant la mise en place d’un plan d’observation sur l’environnement.

Gilbert Garrouty

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