Un été très sec laissait présager un début de récolte plus précoce. Finalement, les producteurs ont démarré « dans les délais normaux, le 15 septembre, juste après les pluies indique Bertrand Guérin, qui préside l’Union interprofessionnelle châtaigne Sud-Ouest. Les fruits manquent de calibre à cause de la sécheresse, même sur les vergers irrigués.»
Les premières pluies du mois dernier ont donné le feu vert. Les consommateurs vont pouvoir déguster des fruits sains. « La qualité est bonne confirme-t-il, les champignons ne se sont pas développés contrairement à l’an dernier où le temps avait été humide. »
2000 ha dont 60% certifiés bio
Sur l’ensemble du bassin, la production est correcte et devrait atteindre « les 3 000 tonnes, le volume habituel. » Après la Bouche de Bétizac, la récolte se poursuit avec la Marigoule et prendra fin vers le 20-25 octobre.
Sur le bassin, les vergers s‘étendent sur plus de 2 000 hectares dont 60 % certifiés bio. « On est au bout des conversions, comme il y a des difficultés en ce moment sur le bio, il est possible que certains fassent marche arrière. Comme les producteurs n’attendent pas une valorisation supplémentaire, cela n’a pas d’impact direct. » Ils sont 1 500 répartis en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne et dans le Lot. La dynamique de plantations a été très forte dans les années 90, 2000, jusqu’en 2010, mais le rythme ralentit.
Cette production emblématique du Périgord Limousin pourrait trouver un nouveau souffle. « Nous venons de lancer un mécanisme de financement, par des opérateurs privés, au travers du dispositif label bas carbone poursuit-il, en plantant des vergers, on stockera du carbone. » La démarche a été certifiée par le Ministère de l’environnement. Les premières plantations ont démarré l’an dernier. « On espère que cela aura un rôle positif pour redémarrer une dynamique de plantations qui est nécessaire face à la régression des vieux vergers. »
La marque collective plutôt que l’IGP
L’Union interprofessionnelle avait lancé la marque de qualité « Marrons du Périgord » qui associe désormais le Limousin. Quant aux marrons Label Rouge, le volume est faible. « Ce label n’est réservé qu’au marché français alors qu’on exporte la moitié de notre production en Europe pointe-t-il, notre marque collective est également plus souple à manier qu’une IGP, plus contraignante et onéreuse. Cette démarche est en stand-by et il est peu probable, à ce stade, qu’on la redémarre. »
Concernant la consommation, les producteurs constatent un tassement sur le fruit frais. En effet, les produits transformés sont de plus en plus plébiscités. « Il faut que ce soit pelé, précuit et prêt à consommer assure-t-il. Dans certains magasins en Europe, on trouve de la châtaigne précuite en sachets toute l’année. Cette tendance de fond va s’accroître. A nous d’adapter nos produits pour les mettre sur le marché différemment. Cela va doper la consommation et l’étaler sur toute l’année. »
Un dossier a été déposé par des opérateurs auprès de France Relance en s’appuyant sur Inovchâtaigne, à Mussidan, propriété de Terres du Sud. Une nouvelle unité de transformation sera construite en 2023 en Dordogne. Reste à déterminer la localisation…