Biarritz: le décollage s’effectuera en plein brouillard


Félix Dufour

Biarritz: le décollage s'effectuera en plein brouillard

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 31/05/2020 PAR Felix Dufour
 Lors des vœux du Nouvel an présidés par Michel Veunac, le président du Syndicat mixte de l’aéroport Biarritz-Pays basque, exit sa fermeture de quelques semaines due à la reconstruction de la piste ainsi  que celle en pleine saison, lors du G7. Le ciel s’était dégagé pour un nouveau décollage. C’était sans compter sur cette (longue) parenthèse brutale et inattendue depuis le 28 mars. Qui se terminera le 8 juin avec le premier vol Air France reliant  Biarritz à Roissy.
Depuis son bureau du premier étage d’un aéroport de Biarritz-Pays Pays basque au hall sombre et vide, le directeur Didier Riché se prépare à accueillir le premier vol commercial d’Air-France qui reliera  Biarritz à Roissy.  « Mais précise-t-il, si, depuis, le 23 mars, nous avons fermé l’aéroport à l’aviation commerciale, l’aérodrome n’a pas cessé de fonctionner, c’est-à-dire que toutes les installations techniques ont permis d’accueillir autant que  nécessaire de l’aviation privée, du sanitaire, etc.. Mais on s’est organisé afin que notre présence soit uniquement adaptée aux besoins. Ce qui nous permettra d’ailleurs de pouvoir le rouvrir plus facilement après tous les contrôles nécessaires. Ainsi, dès le 8 juin, les vols commerciaux reprennent mais de manière extrêmement timide, mais vu la situation on ne peut que se réjouir que l’activité reprenne. Air France va effectuer un vol par jour pendant la première semaine et ça va monter crescendo avec un vol sur Lyon qui arrivera la semaine suivante et puis progressivement jusqu’à la fin du mois de juin, cela passera par deux ou trois vols par jour au total.  Ainsi qu’un vol avec Luxair vers le Luxembourg. Mais les commerces, jusqu’en juillet resteront fermés. Les passagers ou les accompagnants devront tous porter un masque, arriver deux heures avant et l’aéroport refermera après le départ du vol. Toutes les mesures sanitaires y seront prises et un plexiglas protégera l’ensemble du personnel ayant contact avec les voyageurs. »
Un peu de soleil dans l’eau froide, Volotea effectuera des liaisons  avec Rennes, Strasbourg, Lille et Marseille à partir du 6 juillet. Et on peut penser que les Compagnies étrangères comme RyanAir et Swiss retrouveront la route aérienne de Biarritz. »

« Nous n’attendons pas les passagers, nous les espérons! »

 

« Nous sommes prêts pour accueillir les compagnies européennes mais ce sont les conditions sanitaires des pays européens qui vont tout décider. En juin, nous ne connaissons même pas le programme d’Air France pour le mois de juillet, et toutes les compagnies disent, on ne peut vous donner un programme sur le long terme mais sur un mois. Mais il faut dire qu’elles endurent un sacré séisme et forcément les aéroports suivent. Ce qui apporte beaucoup d’incertitude. Faire voler un avion n’est pas compliqué, mais mettre les voyageurs dans l’avion est une autre démarche. La vraie clé de l’été va être en juillet la propension des voyageurs à reprendre l’avion. La compagnie Volotea est l’exception dans le moyen terme. C’est la première à avoir pris contact avec nous pour nous dire qu’elle avait quatre projets pour Biarritz jusqu’à la fin du mois d’octobre. » Didier Riché fait déjà les comptes depuis le 23 mars: « Sur les mois de mars avril à juin, on a perdu environ 358 000 voyageurs. L’an dernier on avait fait le mois d’avril avec 100 000 voyageurs, en juin 120 000. Pour les perspectives je ne répondrai pas à la question du nombre de passagers que l’on attend, mais les passagers que l’on espère. C’est une nuance d’importance! On espère la moitié du trafic sur le mois de juillet, c’est-à-dire 70 000. Au point de vue humain, depuis le 18 mars, le personnel a commencé à partir progressivement sans que nous ayons à l’époque une idée de la durée de cette interruption. On savait qu’on allait vers du chômage partiel, ce qui s’est produit pour certains des soixante-dix agents, on a fait tout ce que l’on pouvait. Avec un vol par jour, tout le personnel ne pourra retourner en poste, mais nous avons l’autorisation pour mettre en place du chômage partiel jusqu’en mars 2021 dans ce cadre-là, ce qui ne veut pas dire qu’on le fera.

Un appel urgent aux collectivités territoriales

Cette situation a conduit la direction à geler, voire annuler nombre d’investissements. En revanche, le nouveau parking dit économique dont les travaux étaient bien avancés sera terminé.  » Aujourd’hui les choses se compliquent pour l’aéroport de Biarritz, la trésorerie est en train de s’épuiser, constate amèrement Didier Riché. Nous avons l’avantage d’être un établissement public, le Syndicat mixte, adossé à des collectivités engagées statutairement à l’aéroport quand ça va bien,  quand on ne leur demande rien, mais aussi quand ça va mal…  Et là, maintenant, elles seront forcément amenées à intervenir pour permettre à l’aéroport de reprendre et surtout continuer son activité. »
 Rappelons que le Syndicat mixte de l’aéroport de Biarritz Pays basque est composé de quatre collectivités: la Région, depuis peu, en remplacement de la Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne Pays basque, les deux départements Landes et Pyrénées Atlantiques et la Communauté d’agglomération Pays basque.
 « L’aéroport de Biarritz est un établissement public certes mais qui vit sans subvention depuis 20 ans, avertit le directeur. Or là nous n’avons plus de rentrées d’argent depuis trois mois avec des frais fixes importants et cela devient douloureux, et peut nous mettre en péril. Pour un aéroport qui dépassait le million de voyageurs, et peut en accueillir un million trois cents milles, cette année, on en prévoit 330 000, peut être 500 000 l’année d’après puis 700 000, on est loin d’une année pleine comme 2018 que l’on ne peut entrevoir qu’en 2025. En dehors des accompagnements d’investissements prévus,  leur accompagnement est indispensable. »
Avec un souhait aussi: que la clientèle espagnole voisine qui représente une part non négligeable du trafic de l’aéroport basque, avec 17% de sa clientèle, en retrouve rapidement le chemin. Mais aussi que l’offre hôtelière de la Côte basque invite les touristes à y retourner. Comme avant, si l’on peut aujourd’hui employer cet adverbe.



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