Avec Beef Carbon, l’élevage reprend le carbone en main


Trois ans de travail de la filière de l'élevage bovin viande ont permis d'analyser l'empreinte carbone des exploitations. L'objectif : identifier des méthodes de calcul globales, réduire l'empreinte carbone, et améliorer les performances économiques.

Une vache Blonde d'Aquitaine et de veaux de la même race broutent dans une praireAqui.fr

L'empreinte carbone de 600 exploitations de la région et de 100 fermes pilotes à faible impact carbone a été évalué

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 16/12/2022 PAR Sylvain Desgroppes

Ce lundi 12 décembre, c’est à Périgueux, au sein du pôle interconsulaire, que s’est réunie la filière de l’élevage bovin viande régional pour présenter le bilan de trois ans de travaux de Beef Carbon. Un programme européen, dont la déclinaison régionale a été prise en main par l’Institut de l’élevage (Idele), Interbev Nouvelle-Aquitaine (Interprofession du Bétail et des Viandes), et le Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine.

Lancé le 03 juin 2019 pendant le salon de l’agriculture Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux, Beef Carbon Nouvelle-Aquitaine a bénéficié d’un financement de 500 000 euros (Région, Ademe, et FEADER) et a mobilisé 24 organisations professionnelles agricoles de la filière. Le but du programme : évaluer l’empreinte carbone de 600 exploitations de la région et de 100 fermes pilotes à faible impact carbone, en suivant tous types d’atelier bovins.

L’objectif de fond est double : réduire cette empreinte carbone, tout en améliorant la performance économique des exploitations. « L’idée est à la fois d’atténuer et de lutter contre le changement climatique, de valoriser l’herbe et les services écosystémiques des prairies, de renforcer l’autonomie des élevages, et de lutter contre la déforestation importée », indique Xavier Nicolle, délégué régional d’Interbev.

Valoriser les efforts de la filière

L’étude a été réalisée en s’appuyant sur l’outil CAP’2ER. Il permet à la fois de prendre en compte des indicateurs environnementaux (sur le changement climatique, la qualité de l’eau, la qualité de l’air…), mais aussi des indicateurs de contributions positives de l’activité d’élevage (maintien de la biodiversité, stockage de carbone, performance nourricière). De quoi apporter un conseil global pour faire évoluer l’exploitation.

L’étude réalisée a apporté des chiffres concrets. « Un atelier moyen, c’est 114 hectares, et 80 vaches allaitantes. Cela permet de nourrir 428 personnes par an, et équivaut à l’entretien de 170 hectares de biodiversité. Sur l’empreinte carbone, un atelier a des émissions brutes de 19,5 kg équivalent CO2 par kilo de viande vive, mais aussi un stockage par les prairies et les haies de 5,4 kg eq CO2/kg vv », explique Mathieu Velghe, de l’Idele.

La table ronde, qui réunissait notamment de gauche à droite Anne Line Plantefève, chargée du projet  »Manger bio et local 64 » pour le département des Pyrénées-Atlantiques, Lucas Hurstel, chargé des relations extérieures pour T Rhéa, et Stéphane Passerieux, responsable technique et production pour la coopérative Groupement Limousin Bétail et Viande, a permis de faire émerger des pistes de valorisation de la démarche vertueuse des exploitations.

Pour améliorer les performances de l’élevage, de nombreux leviers existent : mieux maîtriser les vêlages, augmenter le temps de pâturage, développer l’autonomie protéique et les cultures de légumineuses… Encore faut-il que ces efforts soient récompensés. Des chiffres qui sont nécessairement techniques, mais qu’il faut rendre simples pour qu’ils soient compris de tous. Les communiquer et les rendre identifiables est un réel enjeu.

Un exploitant peut aussi valoriser ses démarches de réduction de son empreinte carbone par l’économie réalisée dans son exploitation, par la valorisation de ses produits à la vente, par le marché du carbone (avec France Carbon Agri par exemple), ou par des dispositifs tels que les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques, ou les Paiements pour Services Environnementaux.

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