Au Conservatoire des légumes anciens du Béarn


Formations de terrain, contes et culture, et maintenant jus de fruits : le Clab ne cesse de développer des projets au service de la sensibilisation à la protection de la nature.

Hubert Lassus-Pigat, président du CLAB et spécialiste de l'ethnobotanique connaît tous les secret de l'étrange et parfois compexe relation entre l'homme et la natureJulie ALLEAU | Aqui

Hubert Lassus-Pigat, président du CLAB et spécialiste de l'ethnobotanique connaît tous les secret de l'étrange et parfois compexe relation entre l'homme et la nature

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 03/02/2022 PAR Solène MÉRIC

« Quand on ouvre la porte du jardin, il y a énormément d’histoires à raconter », glisse avec gourmandise, Hubert Lassus-Pigat en poussant le portillon du jardin-verger du Conservatoire des Légumes Anciens du Béarn (Clab). Mais, à Assat, prés de Pau, le Clab, même un peu terne en cette saison hivernale, est à lui seul une belle histoire. Lancé il y a presque 10 ans, il récolte aujourd’hui les beaux fruits de son développement. Dans tous les sens du terme. Le Conservatoire vient en effet d’inaugurer un laboratoire de transformation des fruits de son verger. Et d’autres projets arrivent encore.

Ce n’est pas sans fierté ni émotion qu’Hubert Lassus-Pigat a reçu fin janvier la visite d’Eric Spitz, Préfet du Département. « C’était vraiment un beau moment », sourit le Président du Clab. Un temps aussi de reconnaissance du travail accompli depuis 2013, date de la première graine du projet. Le préfet est en effet venu couper le cordon bleu blanc rouge du nouvel équipement flambant neuf de l’association aux 419 adhérents _ un beau score_ : un laboratoire de transformation des fruits du verger.

Jus, compotes, confitures… locales et solidaires

Pressoir, cuves, pasteurisateur, broyeur, déshydrateur, chambre froide… tout y est pour pouvoir faire des jus, compotes, confitures et même chips de fruits… ! Il faut dire qu’avec près de 120 arbres fruitiers, dont 70 variétés anciennes de pommiers aux accents plus béarnais les uns que les autres, la production est déjà importante.« Et elle ne va cesser de croître », prévient Hubert.

Qu’ils soient issus des pommiers Perasse, Pey Bou, Centrou ou encore Carrey, ces produits seront vendus aux visiteurs et aux adhérents du jardin verger, en plus de la traditionnelle activité de vente de plants de légumes anciens qu’assume l’association. Mais, ces jus et autres compotes, profiteront aussi aux bénéficiaires de trois organismes d’aide alimentaire locaux choisis par le Clab. C’était une des conditions pour pouvoir obtenir les financements de l’Etat dans le cadre de l’appel à projet « Alimentation locale et Solidaire » de France Relance. Une enveloppe de 30 000 € sur un investissement total de 41 000 € pour l’association.

Le laboratoire de transformation des fruits du verger du Clab : un outil pour valoriser le patrimoine végétal local et la solidaritéAqui.fr

Le laboratoire de transformation des fruits du verger du Clab : un outil pour valoriser le patrimoine végétal local et la solidarité

Une démarche solidaire qui implique aussi les adhérents. « Ceux qui viendront ici pour faire leur jus de pomme, à partir de leur propre production personnelle, devront laisser quelques bouteilles pour ces organismes », explique Hubert Lassus-Pigat qui précisent que les bénéficaires de ces associations pourront aussi participer à des ateliers de cuisine, de pressage de pommes ou autres activités proposées par le CLAB. « Avec toujours pour nous cet objectif principal : sensibiliser les gens au respect de la nature », insiste Hubert.

Un outil pédagogique pour la protection de la nature
En effet, si le laboratoire est la dernière opération en date pour l’association, celle-ci depuis 2013 multiplie ses engagements et activités pour cette promotion de la nature et de la biodiversité auprès de public divers. « Un carré de 7000 m2 de biodiversité, même riche de 500 espèces et végétaux, comme l’est notre jardin verger, ça n’a finalement pas grand impact en soi. L’intérêt, c’est d’en faire un outil éducatif de sensibilisation au respect de la nature et de l’environnement », plaide le président du Clab.

En véritable pôle de formation à destination du grand public, le Clab propose de nombreuses actions: formations au jardinage, au verger, mais aussi ateliers de cuisine ou bien encore des formations plus globales sur l’écologie et l’agroécologie. Mais ce qui tient particulièrement à cœur à Hubert, c’est l’ethnobotanique. De mai à début novembre, il présente au grand public au fil de visites guidées du jardin verger, l’histoire des plantes et des hommes dans le temps.

A Assat, le jardin verger du Clab accueille les visiteurs de mai à début novembre. Mais des formations autour du jardinage et de l'agorécologie sont proposées tout au long de l'année, en accord avec le rythme des saisons.Aqui.fr

A Assat, le jardin verger du Clab accueille les visiteurs de mai à début novembre. Mais des formations autour du jardinage et de l’agorécologie sont proposées tout au long de l’année, en accord avec le rythme des saisons.

Un pôle ethnobotanique

« Les plantes nous ont nourris, soignés, habillés, et nous ont permis de construire nos maisons. Elles nourrissent aussi la mythologie et les contes, elles ont été la cause de grands conflits en période de famine… C’est avec les plantes qu’on a jeté l’opprobre sur les femmes : on les a traitées de sorcières parce qu’elles avaient la connaissance des plantes… » se lance t-il avec passion. Des plantes qui en disent long aussi sur l’histoire locale, et d’autant plus que le jardin verger d’Assat, choisit de mettre en valeur des variétés anciennes qui, quelle que soit leur origine, ont pris les caractéristiques du terroir Béarnais.

Disons le, le Clab est le seul pôle ethnobotanique de Nouvelle-Aquitaine. Un pôle qui va fleurir encore un peu plus au printemps prochain, avec l’installation de 10 bornes sonores au cœur du jardin. Comme ce dernier, les histoires et ambiances qu’elles diffuseront, s’adapteront au fil des saisons, et des langues des visiteurs. A ce parcours interactif, s’ajoutera aussi quelques mois plus tard, dans une salle déjà construite  par les bénévoles, la projection d’un film « pour présenter l’ethnobotanique ». Un double projet qui va pouvoir voir le jour grâce aux votes des citoyens recueillis dans le cadre du budget participatif du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques. Une enveloppe de 43 000€ et une belle fierté pour l’équipe motivée et dynamique de ce jardin extraordinaire, qui compte une quarantaine de bénévoles actifs tout au long de l’année.



Ouverture au public (hors ateliers et formation) du 5 mai au 11 novembre:
Visites libres : 4€/personnes (+ de 10 ans)
Visites guidées : 8€/personne (+10 ans) sur inscription
Détails et programmation des ateliers et évènements festifs : https://clab64.fr/

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Pyrénées-Atlantiques
À lire ! ENVIRONNEMENT > Nos derniers articles