Il ne déplairait pas à Jean-Louis Laduche le maire d’Ascain que l’on associe le nom de sa commune àla pomme dont le pays basque recèle de variétés anciennes remarquables sauvées de l’oubli grâce à l’action du Conservatoire végétal régional d’Aquitaine. Les « Peaxa », Eri Sagarra, Udarre Sagarra …Il y aurait la pomme d’Ascain, comme il y a le piment d’Espelette. Avec tout ce que pareille association engendre d’activités, de fêtes et autres chants. D’ailleurs, il existe déjà une « reine de la pomme », ambassadrice du beau fruit et évidemment présente lors du pressage dans la cidrerie artisanale, « Txopinondo », de M.Lagadec des pommes cueillies au verger du village. « Dans toutes les fermes d’Ascain il y avait un verger, nous encourageons la replantation de vergers de pommiers, certes à une petite échelle mais lors de la construction d’une maison où à la naissance d’un enfant nous offrons un pommier confie Jean-Louis Laduche. Et la technicienne de l’environnement que nous avons recrutée propose aux gens intéressés un accompagnement technique. Certains vergers ont besoin de rafraîchissement, on propose aussi des achats groupés de pommiers ; à vrai dire je voudrais que nous passions maintenant à une autre étape »
Bientôt les Jardins familiaux avec l’aide de la SaferEn tout cas, ce sera en partie chose faite lorsque le terrain de 2 hectares acquis par la commune sera aménagé pour accueillir à la fois des pommiers et des jardins familiaux. Une initiative rendue possible, certes grâce à l’intérêt qu’elle a manifesté pour cet espace, bien placé en bordure de la route qui arrive de Saint-Jean de Luz. Une parcelle achetée par la Safer Aquitaine-Atlantique, à la suite d’une adjudication volontaire, une procédure qui crée l’obligation au propriétaire vendeur delui proposer le bien; la Safer disposant alors d’un mois pour décider si elle veut acheter ou pas. «Nous avons contacté les syndicats agricoles et la commune rappelle Alain Haurie, responsable de la Safer au pays basque. Nous avons acheté le terrain puis fait appel à candidature. La commune a lors confirmé son intérêt pour y implanter des jardins familiaux. Un agriculteur qui s’était porté candidat à l’acquisition s’est vu proposer en location 3 hectares par la commune après que celle-ci ait remis ce terrain en situation d’être exploité. » Le montage juridique était simple mais, dans ce cas comme nombre d’autres, le sens de l’intérêt général et le respect de l’exploitation agricole ont prévalu et permis de trouverune solution satisfaisante. La commune vient de délibérer en cette fin d’année; l’acte de vente définitif est proche.
Ascain a le label bio
Mais l’engagement de la commune ne s’arrête pas à la réhabilitation des vergers de pommiers dont elle peut discuter avec sa jumelle de Bollendorf en Allemagne; il emprunte résolument le chemin du bio. Ascain a fait la demande du label bio, l’a obtenu et s’engage, désormais, à faire bénéficier les éleveurs qui en feraient le choix de la gratuité des pacages dans les estives communales. Quelques 642 hectares ! Un ingénieur agrée assure, déjà, depuis trois ans le contrôle de certaines parcelles, de sorte qu’elles soient exploitées sans pesticides ni engrais chimiques. Un projet d’ensemble voit donc le jour et se développe dans ce beau village, si jaloux de son identité et qui organise depuis six ans, le second dimanche d’octobre, sa fête de l’environnement. « Pastore Lore » est l’occasion de rendre un hommage particulier aux éleveurs et d’accuellir la grande foule. Quelques trois mille visiteurs cette annéequi ont découvert le dernier né sorti du four des boulangers « askaindar », le gâteau basque à la pomme… naturellement. A ne manquer sous aucun prétexte en 2010.