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PUBLIÉ LE 02/02/2011 PAR Joël AUBERTLe 31 janvier, Europe écologie / les Verts (EE/LV) a mis à Bordeaux un terme à son contrat avec EDF. On ne s’éclaire pourtant pas à la bougie rue du chai des farines, mais grâce à un fournisseur d’électricité verte, EnerCoop, né en 2005 sous forme de Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), suite à l’ouverture du marché de l’électricité à la concurrence en 2004. Sur les traces d’Eva Joly, Peggy Kançale, conseillère régionale en charge du plan climat rappelle qu’aujourd’hui en France 85% de l’énergie utilisée est non renouvelable. « La France doit développer ce type d’énergies, ajoute-t-elle, pourtant le gouvernement y met un frein. » Petite allusion au moratoire déposé en décembre dernier qui pourrait créer des quotas sur le photovoltaïque. Malgré les inquiétudes, le parti a souhaité mettre en pratique ses idées en intégrant EnerCoop.
Un air d’AMAP
En clair, comment ça fonctionne ? Professionnels et particuliers peuvent décider de sortir du réseau EDF afin d’obtenir une facture d’électricité certes verte, mais pour l’instant plus chère. A la fin du mois ce sera dix euros de plus sur la facture pour une installation mêlant gaz et électricité et 20 euros de plus pour un local tout électrique.
EnerCoop a pour objectif d’essaimer sur l’ensemble du territoire afin de réduire les pertes d’énergies dues au transport. Un système décentralisé, fonctionnant pour ainsi dire comme une AMAP. Ce parallèle fait par un bénévole d’EnerCoop montre bien cette volonté de produire local pour consommer local afin de réduire l’impact écologique.
La production d’électricité verte est à 90% issue de la filière hydraulique grâce à de petits barrages de 5 mètres environ. Mais la volonté d’EnerCoop est de développer les branches éolienne, photovoltaïque et géothermique. Une résolution partagée par la Communauté Urbaine de Bordeaux (CUB) qui votera le plan climat le 11 février prochain. Laure Curvale, vice présidente de la CUB déléguée à la maîtrise de l’énergie, au plan climat et à la concertation, expose les projections faites sur la CUB. « A l’heure actuelle, l’utilisation d’énergie renouvelable est de 1,4%, autant dire rien. Nous souhaitons donc utiliser le bois énergie avec pour objectif de diviser par trois la consommation de chauffage d’ici à 2050. Cela nécessite la rénovation de 8000 logements par an. »
Malgré les obstacles, des projets se concrétisent, comme le note Stéphane Saubusse, responsable d’EELV en Gironde, en prenant l’exemple de Naujac en gironde où, après trois ans de concertation, huit éoliennes permettent à 20 000 foyers d’être alimenté en électricité. Mais l’idéaltype reste chez nos voisins belges. Ecopower, l’homologue belge d’EnerCoop, permet en effet aux clients de voir leur facture réduite de 20%. Lier écologie et économie n’est donc pas impossible.
Audrey Chabal
Pour en savoir plus : enercoop.fr
