Aquitain dans les médias : Serge Raffy un talent multiple


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Aquitain dans les médias : Serge Raffy un talent multiple

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 19/02/2009 PAR Joël AUBERT

« Rien ne me prédestinait au journalisme» annonce d’emblée Serge Raffy. « J’avais un rendez vous ici », explique-t-il pour justifier le lieu de notre rendez vous. D’habitude, il écrit chez lui. Son prochain roman devrait sortir au mois de mai. Le journalisme n’est pas une vocation. « Je viens d’un milieu modeste. Nous n’avions pas de livre à la maison »ajoute-t-il. Après un bac D, il entre en fac de sciences, en biologie moléculaire.« J’avais l’impression que ces secteurs de la connaissance renfermaient l’essence de la vie » se souvient-t-il. Mais rapidement, Serge Raffy réalise qu’il n’est pas un « chercheur de laboratoire mais un chercheur de la vie ». Pour faire le point, il s’exile un an en Angleterre.

A l’époque, il lit « le peuple de l’abîme » de Jack London. A son retour, il fait l’IUT de journalisme de Bordeaux et un doctorat de lettres modernes. « Je pensais qu’il fallait maitriser la langue et avoir une culture littéraire forte pour pouvoir relater les faits, être dans l’écriture » explique-t-il. Serge entre ensuite à la « Dépêche du Midi » et est envoyé à Tarbes comme localier. Il y apprend le métier. Tout au long de sa carrière, il n’aura de cesse de bouger, de changer de média. Il fait de la radio, de la presse féminine, travaille au Nouvel Observateur ou à Libération. « C’est inhérent au métier. Le journaliste doit prendre des risques, se remettre en questions. Quand on a l’impression d’avoir tout fait, il faut changer précise-t-il ». Sa hantise est simple : devenir un notable. Il insiste : « Je suis insaisissable ». Sa carrière le prouve. « C’est pour ça que je ne suis pas journaliste politique à plein temps. Pour ne pas devenir comme eux » ajoute-t-il.


Télé,magazines féminins
De 1979 à 1981, il travaille à Libération qu’il quitte pour France 2. « J’ai été grand reporter, à l’époque où PPDA et Christine Ockrent y étaient. C’était la grande époque » indique-t-il. Originaire de Toulouse, le Sud Ouest lui manque. Il prend au bout de deux ans et demi la direction régionale de Radio Monte Carlo dans sa ville natale.Il fait du grand reportage à Beyrouth pendant la guerre du Liban, suit le rugby, la politique. « J’aimais le direct, la sensation d’être sur un fil »dit-il. Lorsque Franz Olivier Giesbert prend la direction de la rédaction du Nouvel Observateur, il insiste pour faire revenir Serge Raffy à Paris. « Nous avons monté le service « Enquête » sur les scandales, l’argent secret ». Serge Raffy devient rédacteur et écrit aussi des livres. « Il faut beaucoup aimer les autres pour faire ce métier, sans jamais les juger » explique-t-il. Le métier se doit d’être exigeant. « Le journaliste raconte le monde avec des grilles culturelles. Le journaliste ne restitue pas le réel, il le met en perspective, lui donne du sens » analyse Serge Raffy.Il restera 10 ans au « Nouvel obs », avant de diriger la rédaction du magazine ELLE en 1995. «Au début, ce n’était pas évident, de faire les éditos avec une culture du nous féminin. Mais après j’ai adoré. » Pourquoi fait-on appel à lui ? « A l’époque la direction d’Hachette recherchait une légitimité journalistique. La rédaction s’était amollie. J’avais un itinéraire atypique pour lui redonner du crédit » explique-t-il avec le recul. En 2000, Serge Raffy tente de lancer « IL » le mensuel du XXIeme siècle. « Il n’existe pas de magaziné masculin qui représente l’homme moderne d’ aujourd’hui. Un homme qui revendique « son féminisme » ()etn’ait pas peur de la crise d’identité masculine. » Le groupe Hachette Filipacchi y renonce finalement. Ce sera peut être son seul regret professionnel. Il quitte la maison.


De Jospin à Fidel Castro
« A la direction de Elle, j’avais acquis une notoriété qui avait effacé mes quinze années d’activités professionnelles. On ne me proposait plus que la direction de féminins, comme Marie-Claire ou le Figaro Madame » se rappelle-t-il. Entre temps, il écrit une biographie de Jospin, « Secrets de famille » et dirige le Magazine Femmes pendant un an « J’ai fait passer le magazine de 20 000 exemplaires à 180000 exemplaires ». Serge Raffy se lance ensuite dans l’écriture de son livre sur Fidel Castro, « Castro, l’Infidèle. Une biographie dont l’originalité réside dans l’utilisation des sources du KGB. « Je l’ai rencontré mais l’enquête a été considérable. J’ai rencontré l’agent qui traitait avec Castro, le colonel Léonoff, encore à la retraite. Il avait beaucoup de choses à dire». Ce travail aura duré trois ans. L’écriture n’est pas sa seule passion. Autodidacte, il a appris la guitare et compose. Il a fait des émissions et même un disque rock lorsqu’il était à radio Monte Carlo à Toulouse. Il ne sait pas lire le solfège, mais prend des cours de chant. « Ma mère chantait. Elle avait une voix superbe. C’est comme une respiration » se rappelle-t-il. Serge Raffy se produira peut être bientôt dans les cafés. En attendant, il a d’autres envies, comme celle d’écrire un livre sur Ségolène Royal, un « personnage » qui le fascine, ou lancer une série sur des écrivains d’Amérique Latine, ouencore écrire un carnet de bord en Amérique Centrale ». C’est une zone que je connais bien depuis mon livre sur Fidel Castro. Et je suis de Toulouse. Je parle espagnol ! »

Charlotte Lazimi

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