Si tout a été à l’arrêt au printemps, confinement oblige, l’été a permis de sauver les meubles pour les professionnels du tourisme du Béarn et des Pyrénées-Atlantiques. Un été qui au-delà d’une météo favorable a profité d’un certain nombre de phénomènes inhabituels.
Premier élément nouveau, la durée des séjours : « Les touristes ont été moins nombreux mais ils sont restés plus longtemps » , note le président Pédehontaa. Conséquence, la haute saison s’est étalé du 11 juillet au 22 août, soit une semaine de plus que les années précédente, et au final un bilan de nuitées quasiment identiques au bilan 2019.
Deuxième point soulevé par les observations de l’ADT : la clientèle étrangère est certes en baisse (Allemagne, Royaume-Unis, Pays Bas et Belgique) mais c’est la clientèle de proximité qui a fortement plébiscité les Pyrénées-Atlantiques. «Les espagnols sont restés bien présents, et les voisins girondins, Haut-Garonnais, ainsi que les excursionnistes Landais et Haut-Pyrénéens. » A noter aussi un marché francilien en forte hausse avec +33% de nuitées, notamment en Pays Basque. A l’inverse, à Pau, le tourisme urbain principalement porté par les visiteurs étrangers et le toursime d’affaire a connu un été plus compliqué que les autres années.
« Pays basque intérieur et montagne béarnaise ont connu un bel engouement »
Quant aux sites fréquentés par les touristes, c’est la campagne qui tire le mieux sont épingle du jeu confirmant là une tendance déjà émergente en 2019 et que la crise est venu amplifier. « On a vu un besoin accru d’espace et de convivialité : Pays basque intérieur et montagne béarnaise ont connu un bel engouement ». En Pays basque la fréquentation du littoral s’est maintenue au bon niveau de 2019, avec un petit bémol sur l’hôtellerie de plein air, et en Béarn « les trois vallées pyrénéennes ont connu un véritable plébiscite des touristes en recherche de grands espaces », se satisfait Jacques Pédehontaa.
A ceux qui auraient pu critiquer cet été une sur-fréquentation touristique dans certaines zones du Pays basque, Max Brisson, sénateur et vice-président de l’AaDT a une réponse toute faite : « Je ne suis pas de ceux qui rechigne à une belle fréquentation. Au vu des difficultés actuelles, c’est la solution pour que les entreprises du tourisme puissent passer l’hiver. D’autant que nous ne sommes pas Barcelone ou Amsterdam… S’il peut y avoir ce genre de phénomène ce n’est l’affaire que de quelques jours par an. Dans le contexte actuel je préfère qu’il y ait trop de touristes que pas assez… Cela dit ça pose la question du tourisme à l’année, et de l’étalement du tourisme sur les 4 saisons auquel il nous faut travailler.»
Pour ce qui est de l’arrière-saison justement, celle-ci démarre avec un fort sentiment d’inquiétude de la part des professionnels, en lien avec l’instabilité de la situation sanitaire. Manque de réservations, crainte d’annulations et un tourisme d’affaires aussi à l’arrêt depuis le début de la crise, « il faudra compter sur le phénomène de réservation non plus de dernière minute mais d’ultra dernière minute, parfois du jour au lendemain », prévient déjà le président de l’AaDT. Là encore de nouveaux comportements qu’il faudra apprendre à appréhender, voire à s’adapter pour l’Aadt et les acteurs locaux. Car après tout mieux une réservation tardive mais certaine que pas de réservation du tout…
Après la parenthèse estivale le tourisme basque et béarnais à nouveau inquiet
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