Depuis 19 ans, Serge Pérucaud tient pendant la période de Noël un stand d’emballage des cadeaux au magasin Leclerc de Limoges Zone Nord. Si l’homme âgé de 75 ans se motive à s’installer tous les ans dans le hall de cette grande surface, c’est pour y récupérer un peu d’argent au profit de son association SOS bébés 87, dont il est le président.
Cette association propose aux jeunes mamans isolées ainsi qu’aux familles les plus précaires une épicerie solidaire vendant à très bas prix des produits destinés aux bébés et jeunes enfants. « On vend par exemple le kilo de clémentine à 50 centimes », illustre Serge Pérucaud. L’idée de créer cette association est venue d’un constat simple fait en 2004 : aucune association venant en aides aux bébés n’existait en Haute-Vienne.
« On a donc décidé en 2005 de créer notre propre association avec ma femme, raconte le président. A l’époque, on aidait 20 personnes, maintenant on a un local de 10 000 m² ouvert du 1er janvier au 31 décembre« , compare-t-il. Depuis 19 ans, cette association vit sans aucune aide d’Etat afin de préserver son indépendance. L’association se finance avec le produit des ventes de l’épicerie solidaire et les dons du public notamment au cours des collectes.
Une collecte pendant l’opération « Parlons Cœur »
Une collecte de dons alimentaires, hygiéniques, vestimentaires ou de jouets pour jeunes enfants est par exemple installée jusqu’au 31 décembre, dans les locaux de l’agence BNP Paribas, place Jourdan à Limoges à l’occasion de l’opération « Parlons Cœur ». Cette opération est menée chaque année par la banque à l’échelle nationale pour soutenir des associations locales pendant le mois de décembre. Justine Briens, directrice de l’agence, a fouillé le tissu associatif haut-viennois et a choisi de mettre en lumière SOS Bébés 87 après avoir découvert son site.
Un petit-déjeuner a été organisé le mercredi 20 décembre en compagnie de Serge Pérucaud et d’une dizaine de clients de l’agence afin de leur faire découvrir l’association. « L’idée c’était de sensibiliser les clients et d’aider une association qui soit ancrée localement », explique Justine Briens, qui a contacté un grand nombre de ses clients pour les inviter.
« Les gens se sont beaucoup intéressés à l’association « , se réjouit Serge Pérucaud, ravi. De nombreux invités, pour la plupart des retraités, y ont déposé des dons que l’association récupérera le 2 janvier. D’autres ont noté l’adresse du local pour participer plus tard.
Une demande de plus en plus intense
Pour Serge Pérucaud, ce genre d’évènements est primordial avant tout pour se doter d’un nombre de dons suffisant pour faire face à la demande de jeunes mamans de plus en plus nombreuses. « Les gens qui sont désormais refusés aux Restos du cœur ou à la Croix Rouge viennent vers nous. » Un constat qui se vérifie avec les statistiques de l’association pour l’année 2022 : 1 512 familles aidées soit 9 000 personnes accueillies et 770 000 repas distribués.
SOS Bébés 87 doit aussi faire face à un autre problème de taille: l’usure des bénévoles, qui pour certains sont là depuis la naissance de l’association. « On a perdu 30 bénévoles depuis le COVID« , déplore Serge Pérucaud, qui explique que la majorité d’entre eux n’avaient plus la force de s’investir dans une association ouverte du début à la fin de l’année. Cette usure, Serge Pérucaud la ressent du haut de ses 75 ans et cherche aujourd’hui à passer la main. Aujourd’hui, il lance un appel à bénévoles massif afin que la Haute-Vienne continue d’abriter une association de lutte contre la précarité des bébés.