« Le logement est l’une des préoccupations majeures des français », lance Alain Juppé, le maire de Bordeaux. Conscient des difficultés actuelles des jeunes et des classes moyennes, il a annoncé aujourd’hui la construction de 60 000 logements dans sa ville d’ici 2030. Ce qui représente 3 000 nouveaux logements chaque année. « C’est un objectif raisonnable », estime-t-il. Les futurs logements seront à 55% dans le secteur aidé (20% d’accession sociale à la propriété et 35% de locatifs aidés) et à 45% dans le secteur libre. Par ailleurs, la Ville, qui ne remplit pas le quota de 20% de logements sociaux, va intensifier ces aides au logement, à hauteur de 6 millions d’euros par an. Cette année déjà, 850 logements sociaux seront livrés.
« C’est certain que si je ne pensais qu’à moi, mon intérêt personnel serait de rester à Bordeaux »
Une fois venu le temps des questions, les journalistes ont aussitôt demandé à l’ancien Premier ministre s’il allait entrer au gouvernement. « Je ne veux pas en parler, parce que je n’ai pas la réponse, mais en tout cas, quoi qu’il arrive, je resterai maire de Bordeaux », a-t-il répondu. En clair, tout dépendra de la volonté de Nicolas Sarkozy de l’appeler ou pas. Ceci étant, le contexte n’est guère favorable. « C’est certain que si je ne pensais qu’à moi, mon intérêt personnel serait de rester à Bordeaux dans mon fauteuil, mais il y a des circonstances qui font que… Pour moi, c’est un devoir ». Mais, « je n’ai pas oublié ce qui s’est passé en 2007 », a rappelé l’éphémère ministre de l’Ecologie, forcé de démissionner après sa défaite aux législatives. D’ailleurs, s’il est ministre, il a fait comprendre qu’il ne serait pas candidat aux prochaines législatives.
En outre, celui qui est aussi le patron de l’UMP en Gironde a été interrogé sur le « cas » du maire de Bruges, qui est confronté à la démission de 14 élus et accusé de collusion avec des entreprises du BTP. Après avoir indiqué qu’il a découvert ce problème en août, Alain Juppé a précisé avoir reçu les deux parties. Mais, « je n’ai aucun élément d’appréciation pour savoir qui dit vrai. Je souhaite la transparence. Et s’il doit y avoir des élections, il faut y aller le plus vite possible », a-t-il commenté. Cette rentrée montre bien, en tout cas, qu’Alain Juppé a bien la tête à Bordeaux, avec des projets pour les 20 prochaines années. Peut-être aussi parce qu’il pense désormais que Nicolas Sarkozy ne fera pas forcément appel à lui, lors du prochain remaniement ministériel.
Nicolas César