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PUBLIÉ LE 28/09/2023 PAR Léo MarchandonL’agrivoltaïsme sur vignes, du papier au terrain ? Plus qu’un simple projet de recherche, Vitisolar est un démonstrateur fonctionnel grandeur nature qui permettra d’étudier la cohabitation entre viticulture et production d’énergie, et d’affiner par la pratique l’interconnexion entre les deux.
Témoignage de l’ambition du projet : l’armada d’acteurs et institutions engagés dans son développement ou son financement. Le monde de la recherche (INRAE, Université de Bordeaux) y côtoie celui de l’agriculture (Chambre d’Agriculture de gironde, Fédération régionale des CUMA), de l’énergie et de l’industrie (EDF, ArcelorMittal Exosun) et le projet bénéficie du soutien de la Région Nouvelle-Aquitaine, de l’Union Européenne, et de l’ADEME, l’agence de la transition écologique affilée au ministère du même nom.
Accélérer face à l’urgence climatique
Le démonstrateur de Vitisolar est installé sur le site de l’INRAE Nouvelle-Aquitaine à Bordeaux. Il est constitué d’une structure photovoltaïque orientable, surélevée pour permettre le passage des engins agricoles, trônant au dessus de 2000 mètres carrés de vignes de Merlot. Martin Leys, Directeur régional EDF, salue “l’aboutissement d’une longue histoire commencée il y a trois ans” dans la “première région agricole et première région solaire de France”.
Léo Marchandon | Aqui Les panneaux solaires pilotables installés à 5 mètres de hauteurs laissent passer les engins viticoles, permettent de protéger les vignes des intempéries et de piloter l’ensoleillement de la parcelle.
L’infrastructure est implantée sur une parcelle de recherche pour une décennie de suivi agricole complet qui permettra des études poussées. “Le changement climatique change la typologie de nos vins”, rappelle David Amblevert, membre du bureau de la Chambre d’Agriculture de Gironde. Vitisolar est également un projet de protection des vignes, ainsi qu’un “projet où la production d’énergie renouvelable s’adapte à la production agricole, et pas l’inverse”.
Un test en conditions réelles
Dans une région viticole particulièrement exposée au changement climatique, le projet permettra d’étudier pendant cinq ans l’impact des panneaux sur la vigne et son environnement. Des paramètres comme la protection aux aléas climatiques, la qualité de production, le rendement et l’impact sur la biodiversité seront étudiés.
Avec ses 260 panneaux pilotables, la structure se veut flexible. Les panneaux peuvent s’ouvrir pour laisser passer plus de soleil ou se fermer pour protéger les vignes de la grêle, de la pluie ou même d’une chaleur trop forte en offrant une zone ombragée faisant baisser la température jusqu’à deux degrés de moins. Perchés à cinq mètres de hauteur, ils laissent suffisamment d’espace aux machines agricoles. C’est aussi là l’intérêt du démonstrateur : tester la praticabilité de la structure en conditions réelles. D’autant que, comme le rappelle Stefaan Massart, président de la Fédération Régionale des CUMA de Nouvelle-Aquitaine, “le renouvellement des machines agricoles est une question d’actualité”.
Vitisolar est un projet pionner qui en appelle d’autres : par la voix de sa représentante Céline Mehl, l’ADEME a annoncé son engagement à soutenir trois nouveaux projets d’agrivoltaïsme en France en 2024.
