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PUBLIÉ LE 20/02/2017 PAR Solène MÉRIC« Paysages en mouvement », tel est le thème de la prochaine biennale d’architecture Agora. Une biennale, exceptionnellement devenue triennale dans l’attente du grand événement bordelais 2017 : l’arrivée du TGV. Mais d’une certaine manière Agora a déjà un peu démarré : après 2 jours de débats et d’échanges, les jurys des prix Agora 2017 ont rendu leur verdict. 5 prix pour 5 grandes catégories : le prix design autour de la création d’une tasse à café, un prix vidéo sur le thème « paysage en mouvement(s) », et un prix des associations – « vivre la ville ensemble » mais surtout des appels à idées autour d’une thématique donnée et le prix Architecture, le plus renommé sans doute, qui vient récompenser des projets de moins de 2 ans dans la métropole au travers de 5 catégories (logement collectif, réhabilitation, habitat individuel, équipement, et activités), et du Prix spécial Agora.
« Penser l’architecture en zone inondable »
A l’origine conçue pour accompagner et valoriser le développement et la rénovation architecturale de Bordeaux et sa métropole, Agora conserve toujours cette mission dans l’esprit d’Alain Juppé, qui vit l’évènement comme « un temps de respiration dans le travail que nous faisons pour transformer notre agglomération ». Un temps de respiration mais aussi d’inspiration reconnaît-il volontiers, notamment autour des idées révélées lors des appels à projets portant cette année, sur le thème « Habiter sur pilotis ». « Cela va nous aider car Bordeaux est de plus en plus une ville lacustre et notamment dans certains nouveaux quartiers, comme Brazza. Il faut faire preuve d’innovation pour construire sur ces zones en inscrites au PPRI… et pourquoi pas l’habitat sur pilotis ».
Face aux nombreuses innovations reçues par le jury de cet appel à idées, c’est non pas un prix, mais 5 mentions qui ont été décernées. « Un choix réalisé à l’unanimité » commente le Président du Jury, l’Architecte Philippe Rahm. « Cinq mentions sur cinq regards nouveaux qui pourraient former une sorte d’ébauche de livre blanc pour penser l’architecture en zone inondable », complète-t-il. Parmi ces cinq choix par exemple le projet « Corail (les pilotis étant ici bel et bien imaginés en corail, ndlr) qui pose la priorité sur le choix des matériaux ; leur dimension chimique et biologique et leur évolution dans le temps face à l’atmosphère humide des zones inondables ». Autre idée pour le moins originale, le projet « Machine d’eau » qui accepte l’eau comme une puissance mécanique, changeant la forme, voire les usages du bâtiment en fonction des pluies et des inondations… De quoi résolument cogiter pour les années à venir !
Aquitanis et le logement social remportent le Prix spécial Agora
Côté Prix Architecture, avant de révéler les lauréats 2017, Eric Lapierre et Kersten Geers, les 2 co-présidents de ce jury, ont précisé qu’ils avaient choisi de « placer les débats sous l’égide des économies de moyens, d’un certain rapport à la simplicité et à l’architecture de la vie quotidienne ». Un positionnement qui donne donc un regard particulier sur les lauréats 2017, et plus largement une vision, une orientation de l’architecture contemporaine, au-delà des frontières de la Métropole.
Récompensé à deux reprises, Aquitanis est le grand vainqueur de cette édition 2017. L’Office public de l’Habitat de Bordeaux métropole, se voit en effet primé non seulement dans la catégorie logement collectif, pour la transformation des bâtiments GHI (Gounod, Haendel et Ingres) du Grand parc, mais aussi par le prix spécial Agora pour une opération modeste de 9 logements sociaux modulables à Pessac, les Logement Bengalines.
Sur le prix Logement collectif, réalisé par les architectes Lacton&Vassal- Frédéric Druot- Christohe Hutin, Eric Larpierre met en avant « le caractère par définition durable de ces bâtiments puisqu’ils ne sont pas détruits, mais transformés en logements radicalement nouveaux grâce à la réhabilitation ». Un choix de récompense que l’architecte revendique comme un message : « tous ces grands bâtiments où qu’ils soient devraient être transformés plutôt que détruits ! ».
Quant aux logements Bengalines sacrés Prix spécial Agora 2017, réalisés par les architectes aux méthodes de travail pas communes de l’Atelier Provisoire, c’est le double caractère « modeste par la taille mais ambitieux par la dimension architecturale » de l’ouvrage qui a séduit le jury. « Ici il est possible de bouger les cloisons et de personnaliser totalement son logement. Dans le cadre de logements sociaux, c’est courageux de la part du maître d’ouvrage !», notent les co-Présidents. « Avec ce prix attribué au final à un projet peut-être moins « prestigieux » que d’autres, nous avons voulu « élever la moyenne ». Car il n’y a qu’en élevant le niveau de la moyenne que l’on augmente le niveau de tout le reste !».
« Sur la réhabilitation du Palais des Sports, chaque décision est une réussite »
Parmi les autres projets lauréats de ces prix Architecture, le prix de la réhabilitation a été décerné au Palais des sports de Bordeaux pour « la très belle élégance de sa transformation ». Autre point fort de cette réhabilitation : « Il n’y a pas eu besoin de beaucoup d’architecture, mais chaque décision est une réussite !», de quoi flatter l’Atelier Ferret Architectures, qui a réalisé le projet. Pour le prix Equipement culturel, la distinction revient aux Archives Municipales de Bordeaux et au cabinet d’architecture Robbrecht en Daem Architecten. Le prix Activité va à Ecchobloc à Floirac, réalisé par RevelArchi, et enfin le prix Logement individuel va à la Maison Simon, réalisé par Script.
Après ces révélations, la remise des récompenses se fera quant à elle lors de la Biennale, le samedi 23 septembre au H14. L’ensemble des réalisations et projets récompensés sera exposé à l’occasion de la Biennale
