Acteurs de l’ombre du Décastar : les bénévoles


Yoan Denéchau

Acteurs de l’ombre du Décastar : les bénévoles

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 26/06/2019 PAR Yoan DENECHAU

Pour que perdure l’âme du Décastar. Chaque année depuis 43 ans, des centaines de petites mains viennent à Talence, aider l’ADEM à l’organisation du plus grand meeting d’épreuves combinées au monde. Jeunes, retraités, couples, célibataires, parents et enfants, tous animés par la même chose : l’amour du sport. « Pas d’élevage sans amour », scandent les agriculteurs, « pas de Décastar sans bénévoles », pourrait-on oser.

Pour une fois, les sportifs n’auront pas la part belle du récit. La parole est aujourd’hui donnée à ceux qui amènent les athlètes du stade à l’hôtel, les nourrissent, les encadrent, accueillent sportifs et badauds. Voici venir la mise en lumière de ceux qui préparent le stade Pierre Paul Bernard de Talence à la réception de milliers de spectateurs.

Installation du stade : « une semaine entière de travail »

En sortant du bois de Thouars, situé tout autour du stade Pierre Paul Bernard, une dizaine de personnes s’active, en plein soleil. Jean-Pierre Rouquier, Jean-Claude Hicaubé et leurs comparses sont en train d’habiller la lice, au bord du tartan talençais. « Il fait chaud, explique Jean-Claude, mais il faut bien préparer le stade, de toute façon, je préfère le soleil à la pluie », ironise-t-il. Les deux hommes sont à la retraite, et racontent avoir pris part à l’organisation du Décastar à peu près en même temps, en 2008. Leur ‘job’ : installer les banderoles des partenaires tout autour de la piste, et préparer l’espace de restauration des bénévoles.


Les bénévoles chargés d'insaller les banderoles le long de la piste

« Oui c’est parfois difficile, souligne Jean-Pierre Rouquier, mais on aime ça. Il faut juste réussir à trouver une semaine entière, après si vous êtes sociable et que vous avez l’esprit d’équipe, tout se passe bien ». Les deux hommes ont toutefois un regret : la difficulté à renouveler les effectifs. « Aujourd’hui, tout le monde veut être payé, déplore Jean-Claude Hicaubé, alors que la force du Décastar, c’est les bénévoles ». Le retraité est pourtant optimiste quant à la recherche des volontaires.  En effet, selon Jean-Claude, « un tel évènement attire la jeunesse. La perspective des Jeux Olympiques de Paris et de la Coupe du Monde de Rugby en France  devraient permettre de renforcer le vivier de bénévoles ».

Transport et hôtel : au plus proche des athlètes

Il n’y a pourtant pas que dans les locaux de l’ADEM et au stade de Thouars que l’on s’active. En effet, à quelques kilomètres de là, à Mérignac, deux équipes sont présentes dans l’hôtel partenaire du Décastar, à côté de l’aéroport. Ici, bénévoles et personnel de l’hôtel travaillent main dans la main avec un seul objectif en tête : que tout se passe bien pour les athlètes.

Guy Fournier, responsable transport, est arrivé par hasard au Décastar avec sa femme, Thuy, qui accueille, pointe et informe les athlètes à l’hôtel. Le couple voulait « donner un petit coup de main sur le week-end ». Puis, au départ du précédent responsable transport du Décastar, il s’est proposé. C’est aujourd’hui lui qui cadre et coordonne les chauffeurs entre l’aéroport, l’hôtel et le stade. Parmi ces chauffeurs, six salariés de la Mairie de Talence en roulement et huit bénévoles, des habitués, comme Jean, chauffeur au Décastar depuis 13 ans.  Pour ce dernier, « la principale difficulté à ce poste est la langue : si vous ne parlez pas anglais, ça devient vite difficile. Nous avons des pancartes, alors les athlètes nous reconnaissent à l’aéroport, mais s’ils ont des besoins logistiques, c’est compliqué ». Les chauffeurs sont peut-être les bénévoles dont la mission dure le plus longtemps : les athlètes arrivent parfois dès le lundi précédant le Décastar, et partent quatre à cinq jours après.

Une partie des chauffeurs du Décastar

Dans les vestiaires : « près des athlètes, loin de la compétition »

Au détour d’un couloir, sous les tribunes du stade, une petite salle, occupée par trois bénévoles : Yolaine, Iris et Emma. Yolaine, sûrement une des bénévoles les plus emblématiques du Décastar. « Quand vous mettez un pied dans le Décastar, vous avez du mal à en décrocher », entend-on de manière récurrente de la bouche des bénévoles. Yolaine illustre bien cette affirmation : 29 ans qu’elle est présente. Elle a d’ailleurs été récompensée publiquement pour son engagement en faveur du meeting talençais, le 23 juin à la fin de la compétition.

Les trois dames tiennent régulièrement compagnie aux athlètes et à leurs coachs, puisqu’elles s’occupent du pôle « ration d’attente » : « On bichonne les athlètes, explique Yolaine. Ici, ils peuvent s’éloigner de la foule pour discuter, se reposer, se restaurer et se soigner, pour ceux qui sont blessés. C’est un endroit très convivial, poursuit-elle, on voit les athlètes de très près, et la compétition de très loin ». L’ancienne heptathlonienne a traversé les générations du Décastar, elle a aperçu les Christian Plaziat, Jean Galfione, Marie Collonvilé, Eunice Barber, Romain Barras… « Si les murs pouvaient parler, je suis sûr qu’il y aurait des milliers d’anecdotes géniales, après toutes ces années », s’amuse Yolaine.

Après 29 ans, elle n’est toujours pas fatiguée. Selon elle, « au-delà de la fonction de chaque bénévole, l’association donne du ciment à la fidélité : tous les ans, j’ai le même plaisir. Cet évènement soude des amitiés ». Pour Yolaine, l’ADEM est une grande famille, tout n’y est qu’une affaire d’humain, avec des hauts et des bas. « S’il n’y avait pas autant de bienveillance dans l’association, jamais le Décastar aurait eu lieu pendant 43 ans, précise-t-elle, et ça, c’est ce qui me rassure pour l’avenir ».  

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