Avec désormais un an de recul sur son nouveau bâtiment, Xavier Comet est affirmatif: « il n’y a pas photo ! A l’issue de la phase de démarrage, les animaux qui ont séjourné dans le nouveau bâtiment d’élevage sont plus gros, et plus homogènes, que dans les anciens bâtiments. » D’ailleurs plus globalement, que ce soit en termes de résultat, de confort de travail ou d’ambiance à l’intérieur du bâtiment « rien n’a avoir avec rien !».
Un comparatif plus que satisfaisant dû au caractère automatisé du bâtiment qui permet de coordonner le chauffage, la ventilation, ainsi que la chaîne d’alimentation depuis un tableau de bord placé dans le sas d’entrée. Une fois programmée par l’agriculteur, l’ambiance à l’intérieur de la canetonière est gérée automatiquement grâce à la mise en place de ventilateurs, de trappes à air et d’un échangeur d’air. L’ensemble de cet équipement permet d’avoir en permanence un air assainit, débarrassé de vapeur d’eau, de gaz viciés et de poussières.
« Le poids est presque le double »Et la visite des lieux est bluffante pour les agriculteurs venus s’informer sur ce système lors de la journée portes ouvertes. L’ambiance du bâtiment de 550m2 qui contient 4500 animaux, est parfaitement respirable, aéré, sans mauvaise odeur, avec une litière qui grâce à ce système est maintenue propre et sèche. Une ambiance plaisante pour les visiteurs mais pour les animaux également. Ajouté à cela le chauffage à allumage automatique, le confort est total pour de jeunes canards qui ne peuvent pas assurer leur thermorégulation. Et, résultat de leur bonne condition de vie, ils mangent davantage, sont plus actifs, et donc à la sortie de cette phase de démarrage, plus gros que les générations abrités dans les anciens équipements de Xamier Comet. « Le poids est presque le double à 3 semaines », annonce Xavier Comet.
Avec une phase de démarrage ainsi réussie, c’est autant de sécurité pour la suite de l’élevage des palmipèdes. Autre conséquence du meilleur bien être des animaux: le moindre recours au vétérinaire, et donc des charges en moins pour l’éleveur, qui fait aussi des économies grâce au système de chauffage. Basé sur 6 radians indépendants des uns des autres, chacun s’allume ou s’éteint au moment opportun pour maintenir la température au niveau souhaité par l’agriculteur. Il n’y a donc plus de système de mise en veille, et donc une consommation de gaz largement diminuée…
Modulation par téléphoneAutre atout innovant du bâtiment en cas d’anomalie : le système avertit l’agriculteur sur son « smart phone », et c’est depuis ce même téléphone portable qu’il pourra, si nécessaire, intervenir à distance sur des modulations à faire. Autant dire « la possibilité de gérer un atelier de 4500 canards à lui seul », affirme Nathalie Castetbon, conseillère palmipèdes à la Chambre d’agriculture des Landes, qui aimerait voir ce montage innovant se développer davantage dans le département. Un gain de main d’oeuvre qui est intéressant pour les exploitants.
Un investissement qui a tout de même un coût mais pour lequel l’agriculteur a bénéficié de subventions de la part de l’Europe, de l’Etat, du Conseil Régional et du Conseil départemental. Sur un prix estimatif de 177 €/m2 pour la mise en place de ce genre de bâtiment (sans la chape de béton), la subvention maximum est évaluée à 27 000€ par les services de la Chambre d’Agriculture. En ce qui concerne Xavier Comet, et compte tenu des résultats qu’il obtient avec ce système, il envisage sérieusement d’automatiser ses autres bâtiments d’élevage. Une fois qu’on a goûté à l’innovation, il semble dur de s’en passer, même en agriculture.