A Pau, un médecin humanitaire refuse la légion d’honneur


Médecins du monde

A Pau, un médecin humanitaire refuse la légion d'honneur

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 23/08/2010 PAR Nicolas César

Nicolas Sarkozy, le président de la République avait nommé Anne-Marie Gouvet au grade de Chevalier dans l’ordre de la Légion d’Honneur le 14 juillet pour son « engagement fidèle au service de la France ». Mais, Anne-Marie Gouvet, médecin-anesthésiste à  la polyclinique de Navarre à Pau, qui est engagée avec Médecins du Monde depuis 30 ans en Inde, au Pakistan et en Afghanistan, vient de faire part au chef de l’Etat de son refus. La distinction devait lui être remise en janvier 2011. « Je mesure la gravité de ma décision », écrit-elle. Elle souligne qu’il ne lui est pas possible « de cautionner toute forme de discrimination ethnique » dans son propre pays en allusion notamment au sort des Roms, dont le gouvernement a accéléré le démantèlement des camps illégaux. « Même si mon action n’est qu’une goutte d’eau dans cet océan de misère, j’essaie d’appliquer une des devises de « Médecins du Monde » : Nous soignons ceux que le monde oublie peu à peu », rappelle-t-elle. « Je connais le poids symbolique et la valeur de la Légion d’Honneur. Je sais ce qu’elle représente : mon père, ma mère, mon grand‐père l’ont obtenue », poursuit cette humanitaire.

« J’ai travaillé dans trop de camps pour tolérer la manière dont la France traite les réfugiés et autres sans-papiers » 

Anne-Marie Gouvet dit avoir « travaillé dans trop de camps de déplacés pour tolérer la manière dont sont traités par la France les réfugiés et autres sans-papiers ». Elle se voit mal repartir à l’étranger avec cette décoration « tandis que les Roms, citoyens européens, vivent dans la boue et assistent, impuissants, à la destruction au bulldozer de leurs rudimentaires campements, avant d’être mis dans un avion vers un avenir aussi pitoyable qu’incertain ». Dans son courrier, elle refuse d’être « associée, de près ou de loin, à la politique mise en oeuvre par le gouvernement vis-à-vis des gens du voyage, stigmatisés comme seuls, ou presque, responsables de l’insécurité dans notre pays ». Pour elle, cette politique est « absolument intolérable » pour un pays « immensément riche » qui se targue d’être « la patrie des Droits de l’Homme ».

Nicolas César

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