Dans deux ordonnances rendues samedi et lundi, le juge des référés du tribunal administratif de Bordeaux a « enjoint au préfet de la Gironde d’indiquer sans délai aux demandeurs d’asile un lieu d’hébergement susceptible des les accueillir avec leurs enfants ». Une astreinte de 100 euros par jour de retard a même été imposée. Les trois familles, originaires de Géorgie, de Russie et du Daghestan, sont un couple avec deux enfants chacune. Elles sont arrivées à Bordeaux le 12 et le 13 juillet. « Malgré la décision de justice, ces familles dorment toujours dehors, dans le hall de la gare ou sur les quais », dénonce l’Association de solidarité avec les travailleurs immigrés (Asti) à Bordeaux. « L’objectif est clairement d’inciter les gens à partir vers un autre département », s’indigne-t-elle.
Le préfet de Gironde demande une solution d’hébergement
Hier (lundi) après-midi, le tribunal administratif a rendu une ordonnance de même nature pour une famille mongole et une autre russo-géorgienne. Une nouvelle audience est prévue mercredi ou jeudi pour une famille tchétchène, dans la même situation, souligne Frédéric Alfos, le président de l’Asti Bordeaux. De son côté, la préfecture a fait savoir lundi en fin de journée que le préfet Dominique Schmitt avait demandé « que tout soit mis en oeuvre pour qu’ils soient tous hébergés immédiatement en Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) ». Mardi, une solution a été enfin trouvée. Les familles ont pu être hébergées. Par ailleurs, le préfet a réclamé « qu’on saisisse l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) pour un traitement accéléré de leur dossier et une reconduite immédiate à la frontière si leur dossier est rejeté ». Cette situation n’honore guère notre pays…
Nicolas César