A 50 ans, le marché de Cenon cultive sa singularité !


Sur la rive droite de l'agglomération bordelaise, le marché de Cenon, hétéroclite et cosmopolite, a fêté ses 50 ans. C’est dans un esprit de convivialité et de fête que les commerçants et consommateurs ont fait affaire. Rencontres.

Trois échassiers performent au coeur du marché de Cenon sous les yeux des consommateurs.Camille Juanicotena | Aqui

Les échassiers de la compagnie Cielo performent lors des 50 ans du marché de Cenon.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/05/2023 PAR Camille Juanicotena

Mercredi 3 mai, à 9h30 dans le tramway A, quelques caddies se bousculent. Arrêt Pelletan, hommes, femmes et enfants descendent et se hâtent en direction de la place François Mitterrand. C’est sous un soleil de plomb, que la foule se disperse dans le plus grand marché de la rive droite : le marché de Cenon. Dans les allées, une excitation particulière se fait ressentir.

« Ah, c’est les 50 ans aujourd’hui ? » questionnent Anne et Laure, deux amies depuis de nombreuses années. Alors que certains l’apprennent, d’autres attendent les animations avec impatience. Il faudra attendre encore plus d’une heure avant d’assister aux événements.

Pour patienter, les commerçants savent tenir les clients en haleine. Sally, en place depuis 2010, propose des spécialités d’Afrique. Jus de bissap, acras de morue, tout est réalisé par ses soins. « On évolue, on grandit avec le marché. Aujourd’hui ça sent la fête » déclare-t-elle.  A quelques pas, Fatia. D’origine marocaine, elle confectionne des pastillas, briouates, beignets etc. « Je suis ici que depuis 4 mois et je suis très contente de ce que m’apporte ce marché » confie-t-elle. Beaucoup de familles avec des personnes qui aiment cuisiner, qui connaissent ces saveurs du monde.

Au bout d’un bouchon de poussettes, au loin, se distinguent trois hommes. Parmi eux, Toufani. Vendeur d’épices sur le marché depuis deux ans et demi, « à Cenon, il y a plus de monde que sur les autres marchés » assure-t-il. Des propos partagés par Sally. « La clientèle, ici, ce n’est pas la même qu’aux Capucins par exemple. A Cenon, je trouve que le marché à une vraie singularité. »

Je ne sais pas si ce sont les 50 ans qui attirent ou si c’est le beau temps !

Portés par les effluves toutes plus appétissantes les unes que les autres, les gourmands arrivent au stand de Nathalie, fondatrice de l’association Germaine Veille. Un collectif qui crée du lien social, partage et transmet des valeurs éthiques, responsables et sociales. Pour l’occasion, Germaine Veille fédère les commerçants. « Ceux qui le pouvaient nous ont donné des produits transformés ou non, que nous mettons à disposition pour les clients du marché. » explique-t-elle.

Un lieu de rassemblement et de partage

11h. C’est après une bonne crêpe aux mille trous, que le maire de Cenon, Jean-François Egron fait son entrée. Escorté par les échassiers de la compagnie Cielo, le maire salue rapidement quelques marchands avant de prendre place derrière son micro. Soucieux de la qualité de ce marché, il félicite tous les acteurs qui font de cet endroit un lieu de rassemblement et de partage. « Un marché, c’est l’âme d’une ville. »

Jean-François Egron, maire de Cenon, prend la parole lors du marché.

Non loin, Marie range son étalage. Le maire, le marché elle les connaît bien. Vendeuse de cosmétiques, c’est en 1984 qu’elle découvre la place François Mitterrand. « Je retrouve mes amis, mes collègues, mes voisines », ancienne cenonnaise, Marie développe une attache toute particulière avec ce marché. Et pourtant… « La façon de consommer a bien changé » se désole-t-elle.

Une évolution que Mathieu et ses parents vivent depuis quelques années. Ses parents, vendeurs de toiles cirées, font sans aucun doute partie des doyens. Le mercredi 9 mai 1973, sa maman s’en souvient bien. 50 ans plus tard, « tout a changé ». Le marché de Cenon reste et restera tout de même cosmopolite et populaire, comme lors de ses débuts, persuade Mathieu.

Les douze coups de midi retentissent. En se retirant, Hanan, jeune maman, pose un baiser sur la joue de son petit garçon. « J’adore venir, ça me rappelle mon Maroc. Des odeurs, des saveurs, ça me fait chaud au cœur. Et puis, ici, c’est convivial. »

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