Week-end – Estuaire de la Gironde


Article paru dans le numéro 3 d'Aqui - novembre 2004

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Week-end - Estuaire de la Gironde

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/01/2007 PAR Catherine Boulanger

Charentaise, nourrie d’influences anglaises, la rive droite de la Gironde offre au promeneur un cours d’histoire dans un cadre aux couleurs changeantes.

La Gironde est belle en charentaise

Quand on vient en visite, l’usage veut que l’on découvre l’estuaire de la Gironde depuis la citadelle de Vauban, à Blaye, haut lieu stratégique où la majesté de l’immense rivière exalte une vision presque angoissante : tout n’est qu’image, un panorama grandiose rendu mystérieux par le silence et la part d’inconnu que semble receler ce grand brassage d’eaux calmes, venues de la Dordogne et de la Garonne.On se surprend à fantasmer sur des monstres qui auraient trouvé sous l’eau encore limoneuse un provisoire oubli avant d’en surgir un jour ou une nuit, effrayants fantômes.

En quittant la citadelle, la « route verte » invite aussitôt à aller plus avant dans la découverte. On roule vers Saint-Ciers au milieu des vignes qui passent presque sans transition des côtes de Blaye au pineau ou au cognac dès que l’on a franchi la frontière charentaise, césure entre deux départements, deux régions, deux cultures, deux langues, deux accents.

Nul besoin de gabelou ici, le seul dénominateur commun est le fleuve, pour tout le reste la frontière est naturelle. A Mortagne sur Gironde, l’estuaire apparaît dans toute sa grandeur. Restos sympas, port de pêche et de plaisance, petit paradis pour les amoureux de la voile.

En continuant la route côtière on arrive à Talmont, sorte de sanctuaire touristique qui mérite bien mieux qu’une halte. Première bonne surprise : on est prié de laissersa voiture hors les murs. On visite Talmont à pied et en prenant son temps. Les points de restaurationpour tous budgets ne manquent pas, et des structures de lutte contre la soif sont parfaitement en place, prêtes à distribuer des boissonscomme la bière au cognac ou le pineau bien frais qui font rugir de plaisir les lions britanniques venus au point d’eau. Plus sérieusement, Talmont exige que l’on sillonne toutes ses venelles qui sont autant de bijoux.

Une brève montée conduit à l’église et au promontoire. Sainte Radegonde date du XIIème siècle mais conserve une formidable fraîcheur. Le sanctuaire de style roman n ‘a pas pris une ride. Sur l’esplanade quijouxte le parvis, le cimetière n’a rien de lugubre. En de nombreuxvillages, on est frappé par la hauteur des murs des cimetières et l’emphase des cénotaphes. Mais à Talmont, le cimetière marin est modeste et plein de charme. Blotti contre l’église, il domine l’immense entonnoir appelé Gironde, où l’eau saumâtre se mêle à l’eau douce, entraînant de spectaculaires mascarets, abritant une faune de mulets, anguilles, maigres, aloses, bars, crevettes et crabes. Et bien entendu des carrelets que l’on piège avec de grands filets carrés du même nom, installés sur pilotis devant les cabanes de pêcheurs.

Talmont séduit par sa beauté et son caractère hors du commun. On y vient le matin, l’eau de l’estuaire est aussi grise qu’inquiétante. On y repasse en début d’après midi quand le soleil est plus haut et l’eau est bleue et riante. Et l’église semble nichée sur son promontoire uniquement pour attirer et protéger le visiteur. Les terribles ouragans de 1645, 1869 et 1999 furent destructeurs au bord de la Gironde. Sainte Radegonde a tenu bon et, aujourd’hui, Talmont se sent aussi protégée par l’afflux des visiteurs, synonyme de pérennité .

Mario Tachoué

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