Vu des étudiants du parcours journalisme de l’IEP – « Bouclier Social contre Bouclier Fiscal »


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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 11/03/2010 PAR Joël AUBERT

Jeudi 4 mars, 17h. Quelques objets sont étalés, en vrac, sur le sol de la Place St Projet à Bordeaux. Deux boucliers en bois, des épées en plastique, un masque de latex à l’effigie du président de la République… Le tout sous un drapeau rouge barré du slogan « L’union fait l’espoir ». Autour, une demi douzaine de personnes. Un vide grenier improvisé ? Non. Un happening organisé pour le Front de Gauche par Beaudoin Tauvel,23 ans, secrétaire du comité de Bordeaux et fondateur du collectif « réveil militant ». Réveil quoi ? « C’est une initiative du Parti de Gauche, ouverte à tous. Réveil militant organise des actions coup de poing pour un réveil citoyen « , explique le jeune étudiant en sciences politiques.

En garde !
La distribution de tracts commence. Timidement. Soudain, Baudoin, relooké en « Chevalier Sarkozy », attaque lesmilitants. « Qu’est-ce que c’est que cet attroupement de gauchistes? » hurle-t-il, brandissant fièrement son bouclier fiscal. « C’est la gauche en marche » répond Guilhem, 22 ans. Abrité derrière son « bouclier social », il vient « défendre le peuple! ». Le duel s’engage, sous l’œil mi-apeuré mi-amusé des passants. L’effet escompté est au rendez-vous : ils se font remarquer. Et la pile de tracts diminue. Jacques, 68 ans, garde le rythme et scande avec humour « Les traders en garde à vue ! ». Cet ancien ingénieur, syndiqué CFDT, a longtemps milité pour la LCR. Il claque la porte du parti après les éléctions de 2007, décu par le changement de ton du leader de ce qui deviendra le NPA. Il rejoint alors le parti fondé par Jean-Luc Mélenchon, le seul qui, à ses yeux, peut incarner l’unité à gauche.

Unité de facade ?
N’ont répondu présents aujourd’hui qu’une poignée de membres du Parti de Gauche. Leurs homologues du PCF, rangés officiellement derrière la liste Front de Gauche Aquitaine, conduite par Gerard Boulanger, ont préféré garder leurs distances.« Ils font leurs propres tracts, ne participent pas à nos actions. On fait avec », regrette Jaques, recouvert des pieds au béret d’autocollants réclamant « une bonne gauche contre la droite ». Autant pour l’unité. Les bretteurs passent le cours Victor Hugo. La bataille s’intensifie. Nicolas Sarkozyruse, attaque par derrière, prend les gens à partie. Guilhem redouble ses assauts: « Il se cache, il a peur ! ».Trois jeunes restent scotchés derrière la vitre d’un KFC. Un passant, amusé, s’écrie « vive la révolution d’octobre! ». Un autre, moins convaincu, insulte les étranges gladiateurs.

Victoire !
Arrivés place de la Victoire, le bouclier fiscal est en piteux état. Sarkozy s’en débarrasse – Guilhem en profite pour lui porter le coup fatal. Il est épuisé mais ravi. C’estla première fois qu’il s’engage: « Ici, au moins, on ne nous parque pas dans un sous-réseau pour jeunes – on nous fait confiance ».. Pourquoi le Parti de Gauche? « Il faut changer le système, sans tomber dans la caricature du NPA ». Partisan d’une certaine forme de pragmatisme, il précise: « Nous, on ne tuera pas les riches. On leur prendra juste leur fric! ».

Dernière poignée de mains, chacun rentre chez soi. Rendez-vous le lendemain, à l’aube, pour un nouveau duel au marché de Libourne.

Daphnée Breytenbach, Martin Weill

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