VIN ET SANTE – Un trésor de bienfaits


Article paru dans le numéro 2 d'Aqui - Octobre 2004

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VIN ET SANTE - Un trésor de bienfaits

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/01/2007 PAR Catherine Boulanger

Le Professeur de cardiologie Jean-Paul Broustet (1) suit de près les recherches épidémiologiques qui distinguent le vin rouge des bières et alcools forts par ses effets bénéfiques sur la santé. Explications.

Dans un premier temps, on a vu chez les buveurs de vin une incidence de maladies cardiovasculaires plus faible que chez les populations abstinentes, une observation particulièrement intéressante pour les cardiologues qui sont plus axés dans leur travail quotidien sur la prévention que sur le traitement de la maladie.

« On savait depuis 40 ans qu’il y avait des différences énormes dans l’incidence des maladies cardiovasculaires entre pays (l’enquête des 7 pays en 1955-1965 instiguée par Keys et Blackburn). On a d’abord mis en avant le régime méditerranéen pour l’expliquer, en raison de sa teneur en acides gras polyinsaturés. Mais ensuite il est ressorti l’effet bénéfique d’une consommation régulière de vin rouge. « C’était à cette époque que Serge Renaud a commencé à parler du fait que les Français, malgré un taux moyen élevé de cholestérol, avaient une faible incidence de maladies cardiovasculaires. Une enquête de l’OMS,  » MONICA  » a confirmé ensuite ces données. On y notait particulièrement les bons résultats dans une ville comme Toulouse, où l’on ne suivait pas spécialement le régime méditerranéen. Il est apparu enfin que la consommation d’alcool à doses modérées apportait une protection cardiovasculaire.

« Le problème le plus difficile à résoudre est, dès lors, de différencier l’effet de l’alcool de celui du vin grâce notamment à son contenu en polyphénols. Ce qui est certain, c’est que lorsqu’ on compare les types de boissons alcoolisées absorbées, il y a toujours un avantage pour les buveurs de vin, que ce soit pour la protection contre le cancer, contre les maladies cardiovasculaires, ou contre les démences séniles.

« Il est statistiquement démontré que les polyphénols ajoutent un effet propre à celui de l’alcool. De plus, on pense que l’alcool est un vecteur positif des effets des polyphénols : il y a une potentialisation de l’action des polyphénols par l’alcool.

« La question de la quantité ingérée est évidemment de première importance. Les abstinents ne sont pas protégés, les consommateurs modérés le sont, mais les gros consommateurs souffrent des pathologies liées à l’alcool, comme la cirrhose par exemple, dans lesquelles la protection contre les maladies cardiovasculaires n’est plus très utile.

« En tant que médecin, je ne recommande rien, parce qu’on ne doit faire de recommandations que si elles sont validées. Pour l’instant, il n’y a pas eu d’étude prospective sur 10 000 personnes, ce genre d’étude étant difficile à faire. En revanche, nous avons des indices sur le mode de fonctionnement des polyphénols. Ils sont vasodilatateurs, ils diminuent l’oxydation du mauvais cholestérol, ils augmentent le taux du bon cholestérol et ont un effet anti-coagulateur, comme celui de l’aspirine.

« Si je devais faire des recommandations, je dirais qu’ en tout état de cause il ne faut jamais dépasser la demi-bouteille de vin par jour, et qu’il y a certaines règles de consommation qu’il convient de respecter :

« 1 – Ne jamais boire seul.

« 2 – Ne jamais boire de mauvais vin ou de mauvais alcool.

« 3 – Eviter les alcools pur ou presque purs.

« 4 – Ne jamais prendre d’alcool avant le repas – il faut perdre cette la mauvaise habitude des apéritifs.

« 5 – Boire uniquement en mangeant.

« Mais on ne peut généraliser. Mes propos concernent uniquement les consommateurs  » raisonnables  » et aujourd’hui ils se font de plus en plus rare. Les habitudes de consommation ont beaucoup changé, et les jeunes adoptent le mode anglo-saxon, où l’excès en fin de semaine remplace la modération continue. Aussi, prenait-on autrefois des vins moins chargés en alcool, à 8% ou 10%, ou coupés d’eau. »

 

Propos recueillis par LucyVincent

 

1 – Jean-Paul Broustet est Professeur en cardiologie à l’Université Bordeaux II et Vice Président de la Fondation Française de Cardiologie, une organisation très impliquée dans la prévention des maladies cardiovasculaires.

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