Viande de cheval : le gouvernement accuse Spanghero, la filiale de Lur Berri


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Viande de cheval : le gouvernement accuse Spanghero, la filiale de Lur Berri

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 14/02/2013 PAR Nicolas César

Pour Benoît Hamon, c’est une évidence. Spanghero est coupable de « tromperie économique ». Il en veut pour preuve que le prix auquel Spanghero achetait la viande ne correspond pas au bœuf mais bien au cheval. En outre, le code douanier à huit chiffres présent sur les factures, qui correspond à la viande chevaline. Le ministre estime que « ce trafic durait depuis plusieurs mois » et a porté sur plus de 750 tonnes de marchandise. Demain, vendredi, une brigade nationale de vétérinaires va être envoyée dans les locaux de l’entreprise, à Castelnaudary dans l’Aude, afin de poursuivre les investigations et expertises. Les résultats devraient être connus d’ici une semaine. Cela pourrait se traduire par un retrait d’agrément définitif. Spanghero, pour sa part, explique n’avoir réceptionné, de la part du négociant chypriote Draap Trading à qui il commandait de la viande en provenance de Roumanie, que des produits étiquetés « avec la mention BF 90/10 sur les fiches palettes », soit une viande de bœuf avec une teneur en matière grasse de 10 %. Ce vendredi, Barthélémy Aguerre, le patron de Spanghero rejette ces accusations. « Pour nous, on a acheté de la viande de bœuf et on a vendu de la viande de bœuf », explique-t-il à RTL, rejetant la faute sur un autre intermédiaire. « Le fameux code présent sur les étiquettes, composé de 8 chiffres identifiant les palettes incriminées, que la répression des fraudes considère comme la référence douanière relative à de la viande de cheval surgelée, ne correspond pas à un code douanier, mais à un code article. Personne ne le connaît ici. Je viens d’avoir Laurent Spanghero (NDLR : l’un des fondateurs de l’entreprise), en 50 ans de métier, il ne savait pas que ça existait ». Il estime que le gouvernement a été « imprudent » et met en danger l’entreprise.

Quelles conséquences pour Lur Berri ?En ce qui concerne la société Comigel, qui a fabriqué les fameuses lasagnes à la viande de cheval, Benoît Hamon a reconnu qu’elle avait été bernée: « il s’agissait pour Comigel de viande de boeuf », a-t-il indiqué. Toutefois, à ses yeux, cette PME française s’est rendue coupable de « deux négligences en omettant des contrôles qu’elle aurait dû opérer dans son usine luxembourgeoise ». Spanghero est une société de la coopérative Lur Berri. Elle emploie aujourd’hui quelque 360 salariés, qui se retrouvent désormais sur le « carreau ». L’image de Lur Berri, puissante coopérative (1,128 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2012, 842 salariés en équivalent temps plein), rassemblant 5 000 agriculteurs, pourrait être écornée par cette « affaire ». « Les efforts et la rigueur en matière de traçabilité, de qualité gustative et sanitaire, imposés aux éleveurs français ne doivent pas être gâchés par le laxisme et la malhonnêteté de certains intervenants dans l’aval de la filière », s’inquiète la FDSEA de Gironde. Le syndicat appelle les pouvoirs publics « plus que jamais à soutenir l’élevage régional ».

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