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PUBLIÉ LE 27/03/2023 PAR Corinne MerigaudEn un mois et demi, cent permis de végétaliser ont été accordés par la ville. Ces plantes apportent un peu de fraîcheur au coeur des villes surchauffées en période de canicule. Le végétal associé au minéral serait-il une alternative efficace contre le réchauffement climatique ? Il faut le croire, vu les demandes qui affluent à la mairie de Limoges. « Tous les jours depuis le début de l’année, ce sont deux ou trois demandes de permis de végétaliser qui arrivent » se réjouit Frédéric Roch, conseiller en charge du dossier.
L’élu a beaucoup oeuvré pour que le compteur des permis décolle alors que ceux-ci existent depuis plusieurs années. Ce citoyen, convaincu du bien-fondé de la démarche, avait buté sur la complexité administrative. « J’avais fait une demande au printemps 2022 qui était dissuasive, trop compliquée. Tout ça pour mettre une plante au pied d’une façade. Je me suis rendu compte également que ce permis n’était pas connu. »
Lionel Drain La pose d’un treillage est indispensable pour aider le jasmin à grimper sans endommager le bâti.
Suite à une information auprès des habitants et une demande désormais simplifiée, les permis se multiplient. « Depuis le 1er janvier, il suffit de remplir un formulaire sur le site de la ville limoges.fr, les habitants passent plus facilement à l’acte, constate l’élu. Avec les sécheresses à répétition et la hausse des températures annoncée par le GIEC, tout un chacun est utile là où il est peut agir, que ce soit un citoyen, une collectivité, une institution… La végétalisation des façades permet de réensauvager le milieu urbain. »
« 400 permis fin 2023 »
Après obtention du précieux sésame, un prestataire se charge de faire le trou au pied du mur. L’intervention facturée 70 euros est totalement prise en charge par la Ville.
« Le jasmin et le chèvrefeuille grimpent bien et ils résistent au froid ajoute-t-il, ces plantes supportent la chaleur, elles sont peu gourmandes en eau donc bien adaptées au réchauffement climatique. » En moins de six mois, son jasmin est passé de 40 cm à 3 mètres. « Il faut cependant sélectionner des plantes qui ne vont pas endommager le bâti. »
Bien sur, ce ne sont pas deux plantes dans une rue qui rafraîchiront l’atmosphère. « Evidemment les cent plantes passent inaperçues quand vous vous promenez constate-t-il, mais j’espère que plusieurs centaines de permis seront délivrées d’ici la fin de l’année, pourquoi pas 400. »
Ce n’est pas juste mettre une plante, c’est aussi l’occasion de créer du lien
Avenue du Sablard, neuf copropriétaires attendent quant à eux la fin des gelées pour mettre en terre deux jasmins devant leur immeuble. Ce projet a été initié par un lillois venu s’installer à Limoges. « La démarche existe aussi à Lille où ça marche bien, remarque Lionel Drain, cela ne veut pas dire que Lille est devenue verte. C’est en lisant un article dans le magazine municipal que j’ai soumis l’idée aux copropriétaires. Ils ont tous voté oui en assemblée générale. »
Un agent s’est déplacé pour présenter le dispositif et donner des conseils sur les variétés adaptées à la façade en fonction de l’orientation. Il a fallu aussi vérifier l’implantation des réseaux d’eau, de gaz et d’électricité avant de réaliser les deux trous de 40 cm par 15. « On a organisé une soirée soupe pour choisir la plante, raconte-t-il, ce n’est pas juste mettre une plante c’est aussi l’occasion de créer du lien, et j’espère que ça va perdurer. Je viens d’ailleurs de mettre dans le hall un meuble à troc. » Les plantes devraient coûter environ 40 euros, il faudra ensuite installer un treillage pour les aider à grimper. « Cela évitera la surchauffe de la façade l’été et en plus, c’est beau et ça sent bon. »
