« Van life » : Scopema surfe sur le succès avec ses sièges


Numéro 2 en Europe sur le marché des banquettes et embases pour camping-cars et vans, la société coopérative Scopema vise la place de leader avec sa nouvelle usine XXL.

ligne industrielle de fabrication de sièges et banquettes pour van et camping carCorinne Merigaud | Aqui

L'entreprise Scopema, numéro 2 européen sur le marché de la banquette pour camping-cars et vans, s'est doté d'un outil industriel pour atteindre 100 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici 15 ans.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 12/06/2024 PAR Corinne Merigaud

Avec ses 12.000 m², 160 m de long et 60 m de large, la nouvelle usine Scopema située dans la zone d’activités des Garennes à Oradour-sur-Vayres se voit de loin. Dans ce coin de campagne est installé le 2ème constructeur européen de sièges et banquettes pour vans et camping-cars. Une usine qui a fait passer cette société artisanale au stade industriel.

Gilles Ribette, qui gère cette SCOP (société coopérative et participative) créée en 1981, a repris les rênes de l’entreprise familiale en 2002. Cette fois-ci, il a vu grand prévoyant du foncier en plus si besoin. Il a eu l’habitude de pousser les murs de l’ancienne usine, juste en face, agrandie deux fois.

L’objectif est d’être numéro 1, l’usine a été formatée pour ça

En investissant 12 millions d’euros, il a construit un site industriel presque totalement automatisé pour répondre à un marché porteur. « L’usine est dimensionnée pour réaliser un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros d’ici 15 ans en 3×8 annonce le gérant, entre 2020 et 2021 on a explosé passant de 10 à 15 millions de chiffre d’affaires soit + 50 %. L’effectif est monté à 107 salariés avec des intérims au printemps 2022 contre 70 sur l’ancienne usine. »

Grâce à cette usine sans équivalent en Europe, Scopema pourrait devenir leader en Europe. « L’objectif est d’être numéro 1, l’usine a été formatée pour ça » lance-t-il.

Une nouvelle clientèle

Cependant, si l’engouement pour la van-life ne se dément pas, l’effectif a baissé pour atteindre une soixantaine de salariés. La faute à une pénurie de livraison de véhicules.

« C’est le même engouement qu’en 2008-2009 se remémore-t-il, la production du Volkswagen Transporter est arrêtée depuis ce mois-ci, le nouveau modèle sortira en 2025. Les premières livraisons du nouveau Ford Transit Custom arrivent. L’activité va donc être tendue, on ne va pas tourner à pleine puissance pendant un an. Dès que l’activité repartira mi 2025, l’objectif est de passer en 2×8. »

Le constructeur allemand est leader sur le marché du van compact tandis que Ford domine le marché industriel. Quant à Renault et Stellantis, ils ont bien livré sur le marché français.

Le gérant Gilles Ribette compte sur l’arrivée de nouveaux modèles de vans pour booster les ventes courant 2025 tout en développant son activité sur le marché américain. grâce à l’agrément OEA.

On estime qu’il se vendrait entre 3 000 et 5 500 vans par an dans l’Hexagone contre 30 000 camping-cars. Scopema compte à la fois des constructeurs et des aménageurs parmi sa clientèle. Ces derniers, de petites structures artisanales, aménagent sur mesure ces petits véhicules compacts ou standardisent l’aménagement.

Des véhicules qui attirent une nouvelle clientèle. « Des actifs, des cadres, des quadras s’en servent tous les jours comme deuxième véhicule et partent en week-end avec planche à voile, surf et VTT constate-t-il, cela a permis de redynamiser la clientèle. » Les camping-cars sont plutôt plébiscités par les retraités mais aujourd’hui, le marché tourne au ralenti. « Ces véhicules sont plus chers et il y a beaucoup de stocks disponibles actuellement assure-t-il, il y a surproduction. Les acheteurs peuvent négocier les prix. Il faudra un an ou deux pour résorber ça. »

« Les vans ont redynamisé le marché »

Ces derniers mois, la production de banquettes a diminué à cause de la guerre en Ukraine « On en produit actuellement 140 unités par semaine contre 220 début 2022, au plus fort de l’activité. » Quant aux vans, leurs prix ont fortement augmenté, suivant la courbe de l’acier, de même pour les composants. « Les prix sont passés de 40 000 à 50 000 euros, après aménagement, à 60 000 voire 65 000 euros minimum aujourd’hui .»

Par ailleurs, l’accès et le stationnement des vans sont plus faciles. Ils passent sous les barres de 2 m des parkings. De nombreuses communes du littoral ont banni l’accès aux camping-cars qui restaient garés parfois plusieurs semaines. « Les vans ont redynamisé le marché avec une clientèle plus jeune et plus mobile signale-t-il, et ces véhicules circulent facilement en centre-ville. Des retraités se réorientent vers ces petits fourgons compacts.»

Un nouveau modèle d’embase a été conçu en interne pour alléger le poids et réduire le coût face à l’explosion du prix de l’acier.

Pour répondre à la demande, Scopema décline deux modèles de banquettes convertibles en différentes largeurs à savoir une, deux ou trois places jouant sur les matières, du sky, du tissu ou du cuir. « Nos banquettes sont fixes ou coulissantes et personnalisables notamment en hauteur précise Gilles Ribette. Une nouvelle est sortie pour le marché industriel pour plus de modularité. »

L’entreprise fabrique également des embases, pièce qui permet de faire pivoter les sièges, à raison de mille unités par semaine. Un nouveau modèle a été conçu par les techniciens du bureau d’études interne il y a moins d’un an pour compenser l’explosion du prix de l’acier. « La nouvelle génération d’embase pèse 8,5 kg contre 12 kg pour le modèle d’origine précise-t-il, il n’y a pas de soudures donc pas de rebuts d’acier. De par sa conception, ce modèle est plus résistant et plus simple à fabriquer. » Il remplacera progressivement l’ancienne génération.

800 000 euros pour un banc d’essais

Parmi les projets, un banc crash tests devrait être installé d’ici fin juin pour tester, sur place, les embases et les banquettes installées sur des caisses de véhicules, un investissement de 800 000 euros. « L’organisme d’homologation assistera aux différents tests indique-t-il, nous pourrons également proposer cette prestation à des entreprises sous forme de location. »

L’entreprise réalise plus de 70 % de son chiffre d’affaires à l’export. Elle mise sur le marché international pour développer ses ventes, particulièrement les Etats-Unis et le Canada qui pèsent 15 % de l’export. « Avec ce banc d’essais, nous pourrons obtenir des homologations sur le marché américain qui devrait décoller avant l’été 2025 » estime le gérant.

La Grande-Bretagne est le premier marché à l’export suivi du Canada et de l’Allemagne. Scopema dispose de l’agrément OEA (opérateur économique agréé), un label de qualité qui garantit les processus de douane, la sécurité et la sûreté mis en œuvre pour expédier les commandes. La zone douane, grillagée, n’est pas accessible aux transporteurs. « Cet agrément facilite les échanges à l’export surtout avec les USA » conclut-il. Enfin, grâce à ce nouvel outil industriel, l’entreprise a entamé sa diversification dans le secteur militaire en équipant des véhicules de transport de troupes.

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