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PUBLIÉ LE 07/07/2016 PAR Claude-Hélène YvardLes Vins de Bordeaux ont pour objectif une diminution forte voire la sortie des pesticides. Cet objectif exprimé dès le mois d’avril, par Bernard Farges, le président du Conseil interprofessionnel des vins de Bordeaux, trouve son prolongement dans un plan pour accélérer la réduction de l’usage des pesticides dans le vignoble bordelais. La signature entre les services de l’état, l’interprofession, la chambre d’agriculture de la Gironde et la Région est intervenue lieu hier dans le cadre du salon professionnel Tech et bio qui se tient jusqu’à ce soir au lycée viticole de Libourne. Les quatre partenaires s’engagent sur des actions communes pour une viticulture durable.
Quatre axes prioritairesCe programme comporte quatre axes prioritaires et concrets : surveiller l’évolution des pratiques et l’exposition des populations aux pesticides, généraliser les bonnes pratiques, accompagner les mutations techniques dans l’agro-équipement et accompagner la recherche appliquée et fondamentale de solutions alternatives. « un moment donné, il faudra sortir des pesticides. C’est une obligation économique car les traitements coûtent chers » mais aussi « une obligation écologique et humaine car on sait les dégâts que cela peut engendrer », a déclaré Alain Rousset, le président de la Nouvelle Aquitaine. Ce dernier n’a pas chiffré le projet avec précision mais il y aura des aides PAC, des budgets consacrés à la recherche.
De gros efforts ont été réalisés au cours de ces dernières années par la profession : aujourd’hui, 45 % du vignoble de Bordeaux est certifié par une démarche environnementale, et avec ce plan, l’objectif est d’engager 100 % du vignoble girondin en certification environnementale. L’enjeu est de taille : la Région compte 13 000 exploitations viticoles principalement situés autour des bassins de Bordeaux et de Cognac. Il s’agit aussi de concilier les enjeux environnementaux et sanitaires, tout en préservant la performance économique et sociale des exploitations. L’ambition de ce plan est calquée sur celle du plan national Ecophyto II du ministère de l’Agriculture, et vise donc à réduire l’usage des pesticides de 25% en 2020, et de 50% en 2025. Le plan Ecophyto II représente un budget de 4, 8 millions d’euros pour la région Nouvelle Aquitaine.
La diminution forte, voir même un arrêt des pesticides, c’est un objectif. La vocation de ce plan est de tracer un chemin et nous avons des marges de manoeuvre importantes« , a abondé le président du Comité interprofessionnel du vin de Bordeaux, Bernard Farges. Cependant, « nous ne pouvons pas répondre à ceux qui demandent l’arrêt immédiat des pesticides », a-t-il ajouté.
Ce plan de réduction des pesticides signé hier est une première en France : il s’articule sur la viticulture girondine, mais il a pour ambition d’être déployé sur les autres secteurs viticoles (Cognac, Buzet, Marmandais, Bergerac) ainsi qu’aux cultures arboricoles du Limousin et du Lot-et-Garonne.
