Une expo pour remonter aux temps de Montaigne


Des objets de la vie du philosophe bordelais Michel de Montaigne sont exposés pour la première fois au musée d'Aquitaine. La rénovation des salles consacrées à la Renaissance a aussi eu lieu.

Le monument funéraire représentant Michel de Montaigne allongé les mains collés entre elles.Enzo Legros | Aqui

Le musée d'Aquitaine a mis en place une exposition complète sur la vie de Michel de Montaigne dans le cadre de la rénovation de ses salles consacrées à la Renaissance.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 22/03/2024 PAR Enzo Legros

Qui dit Renaissance à Bordeaux dit Michel de Montaigne. Alors, lorsque le musée d’Aquitaine a décidé de rénover ses salles consacrées aux XVIème et XVIIème siècles et de mieux raconter l’identité de cette époque dans la région, une partie inédite sur la vie de l’ancien maire de Bordeaux semblait indispensable.

La nouvelle exposition « De Montaigne au Roi-Soleil » fait également référence aux fouilles menées ces dernières années qui ont permis de retrouver le corps présumé du philosophe. Dans ce sens, le parchemin découvert dans le sarcophage de Michel de Montaigne, sur lequel est inscrit le procès verbal de l’inhumation du corps dans les sous-sols du musée d’Aquitaine, daté du 11 mars 1886, est exposé.

La mort de Michel de Montaigne est aussi représentée par la peinture Derniers moments de Montaigne, de Joseph-Robert Fleury, mais surtout par l’emblématique cénotaphe (monument funéraire) de l’auteur. 

Photo de la peinture Derniers moments de Montaigne, où l'on voit l'auteur mourant entouré par sa famille. Enzo Legros | Aqui

Derniers moments de Montaigne, peint par Joseph-Robert Fleury.

Pour ce qui est de la vie de l’écrivain, le musée propose au public d’observer des objets appartenant à Montaigne, avec par exemple son ancien bonnet en soie. Une vidéo permet de découvrir l’intérieur de la tour du château de Montaigne, où l’humaniste écrivait ses essais. 

Enfin, un portrait fraîchement découvert de Montaigne fait l’objet d’études pour savoir s’il a été peint pendant la vie de ce dernier, ce qui serait une première. 

Le « processus créatif » de la Renaissance mis en avant

« C’est un lieu scientifique, de travail et de recherche », estime le commissaire de l’exposition, Christian Block, en pensant aux nombreuses oeuvres revêtant des mystères sur leur nature ou leur datation. C’est le cas par exemple d’une esquisse de statue à l’effigie de Montaigne, dont on ne connaît pas la version finale. L’exposition s’intéresse donc au « processus créatif » de Michel de Montaigne, en présentant aussi des objets liés à son quotidien comme des chandeliers (la tour de Montaigne possède peu de fenêtres) ou encore des bésicles, l’ancêtre des lunettes. 

Esquisse d'une statue de Michel de Montaigne.Enzo Legros | Aqui

Cette statue est un « brouillon » d’une statue finale dont on ne connaît pas sa localisation actuelle.

« De Montaigne au Roi-Soleil » ne porte pas seulement sur l’existence de l’auteur Des Cannibales et Des coches, mais vise aussi « à expliciter les réalités du XVIème et XVIIème siècle », explique Christian Block. Pour cela, des objets domestiques d’époque sont affichés comme des assiettes, des vases… ou une cheminée de 3,5 tonnes. La vie concrète de la Renaissance est également expliquée avec des vestiges en lien avec le christianisme et le judaïsme, alors que de nombreux conflits religieux ont éclaté dans la région à cette époque. 

Le fruit de 2 ans de travail historique

Les visiteurs ont la possibilité de concevoir ce qu’était Bordeaux il y a quatre siècles grâce à une carte projetée dans un cadre de tableau. Une partie de l’espace est dédiée aux restes du Château-Trompette,  siège de la royauté bordelaise. Il recouvrait « 20 à 30% de la superficie de Bordeaux », raconte Christian Block. Au total, l’exposition rénovée recueille près de 10 tonnes de sculptures et objets divers. 

La rénovation de cette exposition est le fruit de 2 ans de travail de recherche, dont « 6 mois à plein temps, confie Christian Block. Le travail a d’abord été de mettre en place le scénario, ensuite de rechercher les collections d’objets, puis d’installer les éléments », explique-t-il. L’exposition ne devrait plus être rénovée d’ici 30 ans. 

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