Une bagagerie pour les SDF à Bordeaux


Gelinh

Une bagagerie pour les SDF à Bordeaux

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 14/09/2011 PAR Nicolas César

Le principe est simple : les sans-logis peuvent déposer leurs sacs qui constituent souvent leurs seuls biens pour se rendre plus librement à un rendez-vous avec un éventuel employeur ou pour des démarches administratives. Les sans-logis peuvent également se restaurer, prendre une douche ou encore se reposer dans ce centre de la rue Ausone. Pour Jamila, dans la rue depuis trois semaines, c’est le passeport indispensable pour reprendre pied et retrouver rapidement une « vie normale ». « Maintenant, que je me suis douchée, je peux aller chercher du travail. Sinon, je n’ai aucune chance », explique cette jeune femme de 35 ans. Au total, 50 casiers sont à leur disposition.

Une initiative de deux anciens SDF
En France, il existe peu de bagageries de ce type. La seule connue à ce jour est à Paris dans le quartier Beaubourg. A Bordeaux, cette initiative est le fruit d’une expérience de terrain et plus particulièrement d’Annick et Catherine, la cinquantaine, qui ont vécu une dizaine d’années dans la rue. Ces deux femmes au fort tempérament avaient investi en novembre 2008 un local vide de 500m2, place André Meunier, près de la gare et l’avaient transformé en accueil de jour et de nuit pour les SDF. Aujourd’hui, elles sont salariées de cette bagagerie. Un beau retournement de situation. « Il y a eu une convergence entre cette initiative de terrain et les besoins des professionnels du secteur », indique Monique Lestable, directrice du Caio (Centre d’accueil, d’information et d’orientation des personnes en errance) de Bordeaux. « C’est un outil qui nous manquait. En général, ils laissent leurs bagages dans les structures d’hébergement, mais il n’y en pas assez ». Le problème est bien connu. A tel point, que de nombreux partenaires ont accepté de financer ce projet d’un coût de 100 000 euros. La mairie de Bordeaux, la fondation Abbé Pierre, celle d’ERDF, du bâtiment girondin… ont contribué à faire de ce lieu une réalité. Sans oublier Domofrance, propriétaire de l’immeuble et qui a financé les travaux. « La bagagerie est une belle expérience pour nous. Cela nous démontre que l’on peut élaborer des partenariats publics-privés pour aider les précaires », se réjouit Alexandra Siarri, adjointe aux nouvelles précarités à la mairie de Bordeaux.  » A l’origine du projet, il y avait une forte réticence des riverains et des commerçants. Ce sera notre victoire à nous s’il n’y en a plus », avance, pour sa part, Michèle Delaunay, la députée socialiste de la circonscription. 

                                                                                                                         Nicolas César

Crédit photo : Gelinh

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