Trois regards féminins sur la Chine maoïste


L'exposition « Elles et leurs regards sur la Chine, 1949-1968 » est visible jusqu'au 3 avril 2022, sur les cimaises de la Vieille Église de Mérignac.

L'exposition « Elles et leurs regards sur la Chine, 1949-1968 » à la Vieille Église MérignacKilian Lavaud

L'exposition « Elles et leurs regards sur la Chine, 1949-1968 » à la Vieille Église Mérignac

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 28/01/2022 PAR Kilian Lavaud

L’exposition photographique « Elles et leurs regards sur la Chine, 1949-1968 » s’est installée sur les cimaises de la Vieille Église de Mérignac, jusqu’au 3 avril 2022. « Un témoignage historique exceptionnel » de trois femmes photographes, Eva Siao, Dominique Darbois et Solange Brand, ayant vécu au coeur de la Chine maoïste. De la proclamation de la République populaire de Chine, le 1er octobre 1949, au lancement de la Révolution culturelle en 1966, en passant par la Campagne des Cent fleurs de 1957.

Photographies, couleurs, musique d’ambiance, carte géographique, et nous voilà replongés 70 ans en arrière, dans une Chine bouleversée par l’arrivée au pouvoir de Mao Zedong. Le pays le plus peuplé du monde était alors difficile d’accès à l’époque. Les trois photographes Eva Siao, Dominique Darbois et Solange Brand, aux vies passionnantes, aux points de vue uniques, rapportent ici une période symbolique qui demeurera à tout jamais dans l’histoire de la Chine et de sa capitale Pékin.

De tailles différentes, en noir et blanc ou en couleur, les clichés sont disposés par thématique, de façon à composer une histoire, alimentée par les textes de l’historienne et professeur Françoise Denoyelle. Plus de deux décennies racontées en images : la vie à Pékin et au-delà (travail, culture, art, paysages, traditions), la Chine en construction et ses camps de travail, les manifestations de la place Tian’anmen, la place des enfants au sein d’une période symbolique de l’ « empire du Milieu », et la Révolution Culturelle.


Trois femmes aux destins poignants

Les trois photographes occidentales exposées à la Vieille Eglise de Mérignac, Eva Siao, Dominique Darbois et Solange Brand, ont parcouru, découvert, observé, et photographié la capitale chinoise et ses alentours. Des clichés témoignant de leurs vies passionnantes, pleines de péripéties.

Photographe de profession, l’Allemande naturalisée soviétique Eva Siao a rencontré son mari en URSS, un ami d’enfance de Mao Zedong. À Pékin, elle travaille pour la propagande chinoise, puis comme correspondante pour les Soviétiques, et à la télévision de la RDA. Devenue Chinoise à la suite de la rupture sino-soviétique, Eva Siao et son mari sont arrêtés durant la Révolution Culturelle. Sortie de prison 7 ans plus tard, elle se consacre à des documentaires sur sa vie et publie son autobiographie. La photographe s’éteint en 2001.

Alors qu’elle n’a que 16 ans, Dominique Darbois rejoint la Résistance et les FFI. Deux ans plus tard, elle est internée au camp de Drancy et y survit durant deux années. Au sortir de la guerre, elle apprend la photographie, et réalise par la suite un tour du monde en images. En Chine, Dominique Darbois prend des clichés des premières années du communisme : ouvriers, industries, camps de travail. Elle rejoint ensuite la résistance aux côtés des Algériens où elle est condamnée à 10 ans de prison. Restée cachée jusqu’à l’amnistie, la photojournaliste française se bat pour l’extension des droits des femmes, puis écrit plusieurs ouvrages. Elle décède en 2014.

À 19 ans, Solange Brand décroche un poste à l’ambassade de France en Chine. On est en 1965. Sillonnant Pékin et d’autres villes pendant la Révolution Culturelle, elle photographie les paysages et la vie quotidienne des Chinois. La photographe rentre par la suite en France où elle rejoint le journal Le Monde, puis Le Monde Diplomatique où elle devient directrice artistique. Elle publie ses photographies en 2005.

A la Vieille Église de Mérignac, « Elles et leurs regards sur la Chine, 1949-1968 » est la première exposition de l’année 2022, placée sous le regard des femmes. Succéderont à cette exposition, l’édition 2022 du festival Mérignac Photo présentant des séries de femmes photographes de l’Agence VU’, puis une exposition dédiée à l’Iranienne Morvarid K.


Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Mérignac / Gironde
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles