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PUBLIÉ LE 18/05/2023 PAR Corinne MerigaudLe long de ces 87 km, les coureurs n’auront pas le temps de profiter des paysages de la Haute-Vienne. Mais les téléspectateurs verront défiler ses richesses patrimoniales et naturelles. Une aubaine pour faire connaître le territoire et attirer des touristes. « La Haute-Vienne est une terre de vélo et il faut saisir cette opportunité, montrer toutes ses villages qui vont organiser des animations, remarque Jean-Claude Leblois, président du Conseil départemental. C’est la troisième épreuve au monde après les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde de football. L’arrivée à Limoges sera spectaculaire et l’étape entre Saint-Léonard et le Puy-de-Dôme va rappeler des souvenirs. » Cette étape rendra hommage au duel mythique Anquetil-Poulidor, au coude à coude dans la montée du Puy-de-Dôme en 1964.
Le Département a investi 80 000 euros dans cette opération. « C’est un investissement intéressant et aussi du plaisir pour les gens, constate l’élu, beaucoup plus que le passage de la flamme olympique qui nous aurait coûté bien plus. Le Département met la main à la poche pour la remise en état des routes départementales. Il y a aussi la participation aux villes de départ et d’arrivée et les animations. »
Les villages à côté des capitales étrangères
C’est évidemment la couverture médiatique qui met en lumière, à chaque étape, les atouts des villes et villages. « Six cents communes seront traversées dont 19 en Haute-Vienne, annonce Christian Prudhomme, directeur du Tour. Tous les éléments sont transmis aux commentateurs de France Télévision, » souligne le patron du Tour. Il a appris que Richard Coeur de Lion avait été tué à Châlus: une information qui ne devrait pas échapper pas aux commentateurs britanniques.
Le Tour est très courtisé par les communes avec « 250 candidatures plus une cinquantaine de l’étranger, révèle-t-il. Les départs de l’étranger sont critiqués mais je les revendique à la condition expresse qu’à côté de Bilbao cette année, de Florence l’année prochaine, il y ait aussi Saint-Léonard de Noblat, Laruns et Châtillon-sur-Chalaronne. C’est l’ensemble de villes et de petits villages qui fait le Tour. »
« Une campagne de com dans 190 pays »
L’arrivée de la 8ème étape aura lieu à Limoges après 201 km de course au départ de Libourne. La ville avait accueilli les coureurs en 2016. Un investissement qui en vaut la chandelle pour Sylvie Rozette, l’adjointe aux sports. « Il y a le ticket d’entrée de 130 000 euros et les prestations qu’on met derrière, donc c’est fois deux, indique-t-elle. C’est retransmis dans 190 pays. C’est une communication qu’aucune collectivité ne peut s’offrir. Les retombées sont quantifiables à très court terme sur l’hôtellerie et la restauration, à moyen et long terme. Le prisme du coût est très réducteur pour moi.»
En 2004, la cité médiévale de Saint-Léonard de Noblat avait été sous le feu des projecteurs en tant que ville départ. Ce sera à nouveau le cas le 9 juillet. Un clin d’oeil à Raymond Poulidor disparu le 13 novembre 2019. « Le Tour c’est deux milliards de téléspectateurs et il passe devant chez nous, c’est extraordinaire, s’enthousiasme le maire Alain Darbon. Notre commune de moins de 5 000 habitants est ville de départ alors que jamais on ne pourra accueillir un match de la Coupe du Monde de football ou des Jeux Olympiques. C’est la revanche des territoires. »
« Le Tour apporte de la notoriété »
Corinne Merigaud | Aqui Le Conseil départemental a organisé une rencontre entre Christian Prudhomme et les élus des dix-neuf communes de Haute-Vienne traversées par le Tour les 8 et 9 juillet pour régler la logistique.
La municipalité a déboursé 80 000 euros et bénéficié de subventions. « Dès l’annonce du départ à Saint-Léonard, les chambres d’hôtes et les gîtes ont été assaillis. Entre 25 000 et 30 000 spectateurs sont attendus. Les retombées ne sont pas quantifiables dans l’immédiat mais des gens vont venir avant, le jour J et aussi après. »
Un investissement que la commune ne pourra pas se permettre trop souvent pour des contraintes budgétaires. « Saint-Léonard ne prendra pas le Tour chaque année, assure-t-il. Même si c’est une formidable notoriété qui ne rentre pas dans un tableau Excel ! »
Déjà tout est prévu pour accueilir les amateurs de la Grande Boucle. « Si 3 000 personnes veulent manger de la limousine sur place, on doit pouvoir le faire en s’appuyant sur nos restaurateurs, » prévoit le maire.
D’autant qu’il y aussi des retombées immédiates et quantifiables souligne Chrstian Prudhomme: « On réinjecte tous les soirs dans le tissu économique local plus ou moins 200 000 euros en hébergement rien que pour les équipes et l’organisation. Sans compter la caravane, ou les retombées touristiques immédiates des spectateurs. » Une machine bien rodée qui continue de faire rêver…
