Terre de Gironde. Que peut-il y avoir de commun entre une demeure du Sud-Gironde et un Château Médocain ?…


Article paru dans le numéro 5 d'Aqui - Février 2005

Terre de Gironde. Que peut-il y avoir de commun entre une demeure du Sud-Gironde et un Château Médocain ?...

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 02/01/2007 PAR Catherine Boulanger

Peut-être le sol : des carreaux de Gironde, authentique signature régionale…

Le carreau donne l’accent du terroir

Si, au début du 20ème siècle, la Gironde comptait encore plusieurs centaines d’artisans tuiliers (on utilise le même vocable pour les fabricants de tuiles et de carreaux), ils ne sont plus qu’une dizaine, aujourd’hui, à perpétuer un savoir-faire local qui puise ses racines loin dans l’histoire de l’Aquitaine. Des professionnels rassemblés au cœur de petites unités de production, qui maîtrisent l’ensemble de la chaîne de fabrication, de l’extraction au produit fini. Ce fameux « carreau de Gironde » dont l’inimitable patine ocre mordorée fait la fierté des anciennes demeures régionales.

 

Tradition millénaire du travail de la terre

Il y a en Aquitaine, de Laruscade à Moncaret en passant par Sadirac, de nombreuses traces de fours de potiers, témoignages d’une tradition millénaire du travail de la terre : chaque tuilerie est adossée à sa propre carrière d’argile ou « terrière », riche d’une matière première fine et d’excellente qualité. Issue des molasses du nord et du sud Gironde, cette terre est extraite une fois par an, en été pour des raisons de commodité. Le stock de l’année est alors entassé dehors, aux intempéries et, sous l’action de l’eau et du gel, l’hiver « pourrit » l’argile. Autrefois, les ouvriers des tuileries travaillaient au ramassage de bois, afin de faire des réserves pour alimenter les fours durant le reste de l’année.

Qu’ils soient fabriqués mécaniquement, ou à la main, selon des gestes transmis de génération en génération, les carreaux de Gironde sont le fruit de deux modes de transformation.

 

80 à 100 heures de cuisson

Le produit avant cuisson était obtenu par le travail manuel des hommes auquel s’ajoutait celui des chevaux, pour actionner le broyeur d’argile.

Une étape délicate et longue attendait ensuite les ouvriers : alimenter constamment en bois, jour et nuit, les vieux fours romains. La durée de cuisson était de 80 à 100 heures ! Les tuiles et carreaux de Gironde prennent leurs couleurs subtiles d’ocre plus ou moins jaune, blanc ou rouge en fonction des conditions de cuisson ainsi que des teneurs variables de la terre en calcaire et en fer.

Selon Philippe Joyat, Président de l’association « Terre de Gironde », créée en 1992 à l’initiative des collectivités locales et de la poignée d’artisans du secteur, descendant d’une dynastie de tuiliers de Cézac, « il convient de mieux faire connaître ce produit de qualité exceptionnelle et d’encourager les professionnels à conserver, voire développer, leurs petites entreprises ». L’une de celles qui perpétue avec un beau dynamisme la tradition du « fait main », la maison Storme-Pruvost, sise à Gironde-sur-Dropt, bénéficie d’une réputation qui lui ouvre des marchés bien au-delà de nos frontières. Jean-Marie Pruvost nous confie : « Un Américain, venu passer ses vacances dans une chambre d’hôtes de Soussac, est tombé amoureux du carreau de Gironde. Le hasard faisant bien les choses, ce vacancier était promoteur dans le civil ; depuis, il décore ses programmes immobiliers haut de gamme de sols en carreaux de Gironde… ». Tout simplement !

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Gironde
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles