Sur l’autoroute A 65, les transporteurs demandent le juste prix


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Sur l’autoroute A 65, les transporteurs demandent le juste prix

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/10/2014 PAR Jean-Jacques Nicomette

« Sur le papier, l’utilité de l’A 65 est indéniable. Relier entre elle les deux principales agglomérations aquitaines manquait terriblement. Il fallait aussi faciliter un accès au territoire pyrénéen et, partiellement, vers l’Espagne » reconnait Franck Puharré, délégué de l’Union des Entreprises de transport et de logistique de France (TLF)  pour l’Aquitaine, le Midi-Pyrénées et le Limousin.

«Le problème, ce sont par contre les prix,  trop élevés en raison du modèle économique choisi,  de l’absence de soutien public, et des difficultés environnementales auxquelles il a fallu faire face ».

« La marge nette des entreprises est très limitée »Pour les professionnels, la facture peut être conséquente. « Le coût de l’infrastructure est variable selon les marchandises que transporte une entreprise. S’il s’agit de produits à forte valeur ajoutée, il est vite absorbé. Si on a affaire à des granulats, c’est autre chose. Aujourd’hui, sur un trajet Pau-Langon, le prix du péage de l’A 65 est de 2 à 20% du coût du transport supplémentaire. Nous ne sommes pas contre le fait de payer pour emprunter une voie comme celle-ci, mais contre le fait de payer une autoroute beaucoup plus cher qu’on ne le fait ailleurs ».

De là à rappeler que la marge nette d’une entreprise de transport est très réduite, il n’y a qu’un pas. « Elle se situe entre 0% et 2% pour les plus importantes d’entre elles. C’est très limité. Et l’infrastructure représente le troisième poste de dépense d’une entreprise. Avec des taux de fret routier très bas, et des coûts en hausse, l’impact peut être lissé sur des trajets internationaux. Mais il est d’autant plus important sur des trafics réguliers locaux et régionaux. Ce n’est pas ça qui va faire disparaitre une entreprise. Mais c’est un élément qui se rajoute au reste».

« L’air du temps »L’obligation imposée aux camions de plus de 7,5 tonnes de prendre l’autoroute plutôt que la nationale est par contre abordée avec un sentiment de fatalité. « Cette solution était partiellement requise pour des questions de sécurité routière, que je conçois, en particulier sur la partie proche de Pau, qui est très sinueuse et pentue. L’étendre à la totalité de la route a relevé de considérations plus politiques, liées au sentiment d’insécurité et de gène des riverains. Actuellement, cette mesure concerne l’ensemble de l’itinéraire, sauf pour les dessertes locales, selon des règles très précises. C’est dans l’air du temps » commente Franck Puharré. Tout en reconnaissant que les itinéraires de substitution empruntés par les transporteurs, notamment dans la traversée des Landes, ne constituent pas une majorité de cas. « D’autres professionnels sont prisonniers de la mesure sans avoir pu en répercuter le coût sur leurs clients ».

De « petites avancées » sur les tarifsQuant aux discussions sur les tarifs engagées pendant plus de six mois par les transporteurs avec A’liénor, elles ont débouché, explique-t-il, sur « quelques petites avancées ». « La règlementation européenne impose aux sociétés d’autoroute de plafonner à 13% les remises qu’elles pratiquent, cela afin notamment de limiter l’impact de pollution. Dans ce cadre, des ristournes ont été négociées à notre demande en 2013. Elles fonctionnent par tranches. Nous en avons fait rajouter une, en modifiant le seuil de chacune d’entre elles. Cela, afin de permettre aux transporteurs locaux de bénéficier de remises de prix. »

Des locaux pour lesquels des demandes supplémentaires, tenant compte du nombre de passages, ont été formulées, sans résultat. « La chose n’est pas possible car il existe un principe intangible en droit européen comme en droit français : on ne peut faire de différence entre les entreprises » explique Olivier de Guinaumont, le président de la société concessionnaire. « Par contre, les tarifs des trajets courts sont de 10% à 12% moins chers que ceux des trajets longs. Ce qui favorise les locaux. »

« Les discussions, qui ont été menées sous le regard de la préfecture de région, sont closes» indique pour sa part Franck Puharré. « Aujourd’hui, notre objectif est de vérifier que les engagements pris par A’liénor seront respectés ».

Lire aussi : Critiquée pour ses tarifs, l’autoroute Pau-Langon ne sera rentable qu’en 2020

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