Bordeaux: Smart City investit le Palais de la Bourse


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 03/04/2015 PAR Romain Béteille

3 thèmes principaux sont venus animer cette journée riche en rencontres. En effet, c’est plus d’une trentaine de professionnels qui sont venus débattre des innovations sur le territoire, de projets urbains en phase avec les citoyens, de durabilité ou encore du numérique, avec cette question : « nous connecte-t’il ? ». Avec des notions comme la révolution numérique, l’adaptation de l’usage de la technologie ou encore les nouveaux écosystèmes en train d’éclore (French Tech), cette tribune était sans doute l’un des moments phares de la journée. Parmi les invités, on comptait Agnès Grangé, directrice régionale du groupe La Poste et porte-parole du label French Tech à la métropole bordelaise; Nicolas Curien, membre fondateur de l’Académie des Technologies et membre du CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) ou encore Gilles Babinet, « Digital Champion » et multi entrepreneur qui représente les enjeux français du numérique à la Commission européenne. 

Le numérique, un frein à la communication ? « La première magie de la technologie, ça a été de nous connecter avec le lointain. Or, on a vu que ce n’était pas très utile et que ça avait créé un fossé entre la technologie et son insertion sur les territoires », résume ainsi Nicolas Curien, prédisant ainsi « un deuxième enchantement à venir. Les objets de haute technologie comme les « Google Glass » n’offrent pas de lien social, tandis que d’autres applications moins médiatiques crééent des initiatives comme le SEL, la domotique ou domo-médecine ou encore l’auto-partage. Tous ces systèmes exigent une technologie connectée avec des outils simples, mais le moteur est l’innovation sociale et pas technologique ». Pour Francis Jutand, directeur scientifique de l’institut MinesTélécom, acteur dans l’enseignement supérieur et la recherche et membre du CNN (Conseil National du Numérique), trop de technologie pourrait amener moins de libertés d’usages : « Aujourd’hui, l’offre de communications est tellement vaste qu’on ne peut pas utiliser tous les outils en 24 heures. On communique beaucoup, mais on est de plus en plus intermédiés, de moins en moins libres de choisir nos infos et notre communication. Il faut repenser la place des machines, éviter la gouvernance algorythmique et commencer à faire une co-évolution, sinon on va se retrouver avec des outils obsolètes », dénonce l’expert. 

L’image de la France s’améliore grâce au numériqueAutre invité de marque de cette tribune sur le numérique, Carlo Ratti, célèbre ingénieur italien membre du MIT ou il dirige le « MIT Sensible City Lab », grand centre de recherche mondial sur les relations entre la ville et les nouvelles technologies. « Nous n’aimons pas le terme Smart City », s’est-il fendu. « Ce terme est trop axé sur la technologie, alors que les projets des villes sont à l’intersection avec la biologie, la physique et plein d’autres domaines. Par exemple, nous travaillons actuellement sur le thème de la mobilité. Nous ne sommes pas excités par la technologie, mais plutôt par les changements qu’elle apporte. Je pense notamment au self-driving, qui réduit le voile entre les transports privés et publics » affirme le chercheur. Pour Gilles Babinet, toutes ces initiatives françaises, ces nouveaux labels et cette « économie participative » améliorent grandement la renommée de la France à l’international. « Avant, quand je faisais des voyages à l’international, on me parlait beaucoup du « french bashing ». Mais depuis environ un an, j’ai constaté un changement d’image de la France. l’Ecole 42, la délégation française au CES (Las Vegas), tout ça aboutit à des tribunes remarquées, notamment dans le Financial Times qui n’est pas connu pour adorer le sytème français… La France dispose d’une énergie qui mérite d’être mobilisée, c’est une « innovation des barbares », faite de propositions innovantes et radicalement différentes qui disposent d’un potentiel très fort. Rappelons que le airbnb est devenu le plus grand hôtel du monde sans avoir jamais créé d’hôtel ! ». Et l’écosystème des jeunes start-up bordelaises surfent déjà sur ce système de location à des particuliers, comme pour la toute jeune « SamBoat »

Un projet politique ?Sur les projets politiques en relation avec le développement des nouvelles technologies adaptées, le Québec a aussi son mot à dire. Il compte plus de cinq mille entreprises, dix living-labs, et cent cinquante centres de recherche déjà actifs à Montréal. La ville a investi 23 millions de dollars canadiens sur les trois prochaines années dans un plan « ville intelligente et numérique », et plus de deux cent autres millions dans le but de soutenir des initiatives technologiques : deux cent trente deux idées sont déjà recensées, elle devraient être annoncées prochainement. « La technologie fait peur, il est important de montrer des initiatives qui font vivre les territoires », affirme Nicolas Curien. Pour Gilles Babinet, cette auto-promotion du numérique devra forcément passer… par la loi. « On en viendra forcément à des modifications constitutionnelles, à repenser les principes démocratiques ». En attendant cette nouvelle phase de l’évolution numérique pour les villes de demain, rappellons un chiffre important : Airbnb valait dix milliards de dollars en 2014. Imaginez donc le potentiel d’une véritable politique numérique en France… 

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