Le nouveau CFA de Bordeaux-Lac accueille sa première pierre


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 17/11/2014 PAR Romain Béteille

Lundi après-midi, les élus de la région Aquitaine ont pu manier la truelle et expérimenter la pose de la première pierre du nouveau centre CFA, nouveau site venant enrichir le dispositif de l’URMA Aquitaine. Un nouveau pôle aux équipements résolument plus modernes, qui s’inscrit dans la politique de désenclavement de la CMARA (la filière Métiers de bouche ayant déjà emménagé à l’Institut des saveurs en 2008), plus important CFA de la région avec 1476 apprentis.

C’est donc un tout nouveau bâtiment qui émergera à Bordeaux-Lac d’ici début 2016, spécialisé dans les filières de l’automobile, de la coiffure et de l’esthétique. Une action dont se félicite Maribel Bernard, Conseillère municipale déléguée chargée du commerce et de l’artisanat : « Aujourd’hui, les jeunes représentent un tiers de la population bordelaise. Il faut leur donner les moyens de participer à la vie de la ville. Ce centre, c’est la démarche d’une collaboration efficace entre les pouvoirs publics et les partenaires. La société dans son ensemble doit se mobiliser pour renouveler le pacte entre les générations et aider au plus vite les jeunes à trouver un emploi », a notamment déclaré l’élue. 

« Un acte de foi »La spécialisation dans le secteur automobile a notamment bénéficié du soutien de l’ANFA (organisme de formation dans le secteur automobile) à hauteur de 800 000 euros, pour un budget total qui s’élève à près de 25 millions pour ce nouveau bâtiment d’environ 10 000 m2 qui permettra d’acceuillir environ 1500 jeunes. « Le secteur automobile, c’est plus de 220 000 salariés et 6000 entreprises », a notamment rappelé Pierre Rousseau, le président de l’ANFA. « Nos métiers évoluent, d’abord via l’innovation technologique, ensuite à cause de la baisse des budgets des ménages accordés à l’automobile, et enfin au changement des compétences et des attentes des consommateurs ». L’organisme a notamment aidé au financement de certains outils de dernières technologies comme les ponts élévateurs ou l’outillage électronique.

« L’artisanat n’est plus une voie de garage mais un choix d’avenir », a ainsi souligné Yves Petitjean. L’apprentissage est en effet un secteur porteur en Aquitaine : on y compte plus de 380 formations et près de 19 000 jeunes employés par 12 000 entreprises. Le nouveau CFA de Bordeaux-Lac vient s’ajouter aux 66 déjà existants dans la région, et il est même « un acte de foi » pour Michel Delpuech, préfet de la région Aquitaine et de la Gironde. « Nous devons aller vers un meilleur financement de ces structutes, une amélioration de la situation des jeunes en apprentissage, et une simplification du système en général », a-t-il assuré. 

« Le débat sur l’apprentissage est singulier à la France »Des propos que sont venus nuancer Sandrine Doucet, Députée de la 1ère circonscription de la Gironde, en rappelant que « chaque année, 620 000 jeunes ressortent du système scolaire sans aucun diplôme. Il faut continuer de former, de rattraper les débutants éloignés du cursus scolaire ». L’élue a notamment annoncé un nouvel objectif européen : l’instauration d’un « statut de l’apprenti européen », sorte d’Erasmus + qui s’adresserait spécifiquement aux apprentis, pour « démocratiser la mobilité des jeunes de ces filières ». Cette notion d’ouverture, Alain Rousset, président du Conseil régional d’Aquitaine, ne l’a pas cachée : « Nous faisons tout pour que nos jeunes partent à l’étranger. Mais nous faisons aussi tout pour qu’ils reviennent ».

« Le débat sur l’apprentissage est singulier en France. On a passé beaucoup de temps à se demander si c’était une voix comme une autre. Il y a eu des réticences, mais il n’y a qu’à voir l’exemple des autres pays européens pour savoir que c’est une voie de réussite. Aujourd’hui, seulement 3,6% des entreprises françaises prennent des apprentis. Elles sont 30% en Allemagne, et elles ne bénéficient d’aucunes aides publiques contrairement à nous », a-t-il précisé. « En France, c’est devenu un débat d’idéologies. Je le dis : marre des débats idéologiques quand ils ne s’appuient pas sur la réalité. A l’heure ou l’on compte 8% d’apprentis en moins qu’en 2013 en France, leur nombre n’a baissé que de 2% en Aquitaine. A la rentrée 2014-2015, il y a eu 50% d’inscriptions supplémentaires. C’est une stratégie régionale d’ensemble qui se met en place », a réaffirmé l’élu. Une stratégie qui semble faire évoluer les mentalités : selon des chiffres de l’INSEE, 26% des jeunes dîplomés de l’enseignement supérieur souhaitent se diriger vers les métiers de l’Artisanat en 2011, contre seulement 15% en 2006. 

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