Interview : Un an après, que reste-t-il du label French Tech ?


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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 19/10/2015 PAR Romain Béteille

@qui! – Le but de cette soirée, c’est évidemment de promouvoir le label French Tech et de montrer sa réussite sur Bordeaux et la Métropole en général. Mais concrètement, qu’a apporté French Tech dans l’économie locale ?
Thomas Baudin, Directeur délégué French Tech au sein de Bordeaux Métropole :  
L’idée de French Tech, c’est qu’autour d’une dynamique entrepreneuriale, on peut aussi promouvoir tout un écosystème : des laboratoires, des écoles, des agences de développement. Le rôle de French Tech n’est pas d’investir dans les sociétés, mais de travailler afin que ce système fonctionne encore mieux. L’idée, c’est d’inventer un espèce de modèle « Silicon Valley » à la française, sans réel gros fond d’investissement. La French Tech n’investit pas, elle n’a pas de moyens en elle-même. C’est ce que l’on appelle une politique « frugale »… L’un des premiers buts de ce rendez-vous, c’est de réunir les étudiants avec les start-up qui recherchent des profils spécifiques, des talents. 

@! – Comment le label se traduit-t-il dans la réalité ?
Thomas Baudin
– Pour vous répondre plus concrètement, plein de choses ont changé depuis l’attribution du label. La première, c’est que French Tech est toujours là. On entendait beaucoup dire que ça n’allait durer que quelques mois, que ce n’était que de la communication, qu’il n’y avait pas de substance derrière. Aujourd’hui, je pense que tout le monde est convaincu qu’il est là pour durer. La deuxième, c’est qu’il y a une dynamique loin d’être morte. Quand on a réuni, avant la labellisation, l’écosystème à Darwin, il y avait 1000 personnes. Quand on a organisé le lancement du plan  en février, il y en avait près de 1200. Ce soir, on a arrêté les inscriptions à 1600 personnes. La dynamique est donc toujours très forte. 

Il y a eu un certain nombre de dispositifs qui ont été mis en place. La « Bourse French Tech » est par exemple un dispositif de financement initial des start-ups. Il y a une action structurante, une politique d’innovation avec les grands groupes comme ERDF ou La Poste avec French IoT pour Internet Of Things. Il y a toute cette dynamique qui est en train de se mettre en place, et nous n’en sommes encore qu’aux balbutiements. 

Louis Vercauteren, Direction appui aux entreprises à la CCI de Bordeaux : Le but de ce premier bilan, c’est aussi de montrer et de promouvoir tout ce que les partenaires affiliés à French Tech ont proposé. L’appel à projet « French IoT » (Internet Of Things) a été porté et diffusé par tout le réseau des partenaires. Des délégations portées par Bordeaux Métropole et la CCI de Bordeaux sont parties à Québec pour créer du business. Sans compter l’aspect « incubateur » : il y a aujourd’hui trois accélérateurs clairement identifiés qui jouent leur rôle de proximité au niveau des entreprises. La force du label, c’est que tous les partenaires vont dans le même sens pour le développement du numérique. On a chacun nos compétences, mais on les met à disposition de tous ceux qui rentrent dans ce cadre là. 

@! Un rendez-vous comme celui là peut aussi être l’occasion de faire des annonces importantes pour articuler la suite de French Tech. Des projets sont-ils en cours au niveau de la Métropole ou de la CCI ? 
T.B
– On ne cherche pas à faire de gros effets d’annonce, nous voulions surtout témoigner de l’apport de ce label dans l’économie locale. Une de nos missions, c’est de créer du lien entre tous les acteurs de l’écosystème. Nous allons donc prochainement lancer un site internet avec une base de données qui va permettre aux gens de se rencontrer. 

L.V – Pour ce qui est de la CCI, elle est en train de monter un programme d’accompagnement numérique pour venir en complément de toutes les structures déjà existantes. Etant donné que nous sommes une porte d’entrée assez forte pour des porteurs de projets, nous avons des outils comme le « speed test » qui sert aux porteurs à venir présenter leur projet à des chefs d’entreprise, ce qui leur donne des pistes de développement. On va accompagner un suivi personnalisé jusqu’au moment où il vont rencontrer les financeurs, comme Digital Aquitaine qui accompagnent dans la structuration de levées de fond. On encadre le porteur jusqu’à son développement et on fait ensuite le lien vers d’autres structures. Il y avait clairement un manque là-dessus. 

T.B – On rentre dans des discussions pour va coordonner nos relations. C’est aussi une des choses que l’on voit évoluer sur cet écosystème. 

@! – Le fait que le premier bilan se passe à Bordeaux, cela véhicule l’idée que French Tech Bordeaux est avant tout actif sur la capitale régionale… 
T.B
– French Tech n’est pas bordelais. Il est porté par la Métropole. Son tropisme est donc naturellement basé sur Bordeaux et sa Métropole, mais il n’y a pas d’ostracisme ni de fermeture. Cette base de données sur internet est ouverte à tous. La vocation de cet outil, c’est de créer des liens, des rapprochements, des alliances entre les entreprises des territoires. La plateforme, tout comme le label, sont donc évidemment ouverts à tous. 

Un peu de mauvaise foi dans cette dernière question : la commercialisation récente d’une nouvelle Cité Numérique à Bègles est sans doute la preuve que l’écosystème essaye au maximum de s’inscrire dans un développement Métropolitain. Amis Palois ou Libournais, vous savez donc ce qu’il vous reste à faire si vous voulez intégrer la grande famille du numérique… Reste ces quelques chiffres, fournis par la BPI, qui peuvent traduire des effets concrets du label : en 2014, 19 dossiers ont reçu un financement de 19 500 euros en moyenne (soit 450 000 euros au total), tandis que du premier janvier au 9 octobre 2015, ce sont 29 dossiers qui ont reçu 671 700 euros de subvention. La dynamique est donc bien lancée, et pourrait prochainement récolter ses premiers grands succès. 

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