Chauffer sans compter, grâce au radiateur numérique


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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/12/2015 PAR Solène MÉRIC

865 000 €, c’est le prix du pari de l’innovation pris par le Conseil départemental de Gironde. Le coût de l’investissement « dans l’innovation technologique au service de l’innovation sociale», synthétise Jean-Luc Gleyze, le Président du Département. En effet, à compter de 2017, quelques 346 radiateurs numériques Q.rad, émettant du chauffage gratuit, équiperont le bâtiment à haute qualité environnementale qui abritera sur 2 niveaux le Pôle de Solidarité de Bordeaux, et sur deux autres niveaux, 49 logements sociaux, dont 15 en PLAI.

Le secret de ces radiateurs nouvelle génération, c’est d’intégrer des processeurs informatiques, habituellement regroupés dans des bâtiments construits tout exprès : les data centers. Ces bâtiments qui regroupent une capacité de calcul informatique de dizaine de milliers d’ordinateurs, sont générateurs d’une forte chaleur, émise d’une part par le fonctionnement des processeurs qu’ils abritent, mais aussi par les systèmes de climatisation utilisés pour éviter tout risque de surchauffe. Une chaleur fatale évacuée à l’air libre… Au total « toute cette énergie dégagée, et perdue, par l’ensemble des data centers du monde pourrait chauffer la moitié des foyers européens » estime Paul Benoît un des fondateurs de Qarnot Computing.

Les clients des uns paient la gratuité des autresLa bonne idée de la start-up, est donc non plus de concentrer tous ces processeurs en un seul lieu mais « de les disperser à travers la ville, et ainsi permettre à la chaleur fatale de s’évacuer dans un logement, plutôt que dans l’air», explique Paul Benoît. Ou l’invention du radiateur-ordinateur relié par fibre optique au réseau internet… Le tout « avec un coût de traitement de 2 à 4 fois inférieur à celui d’un centre de données classiques », souligne Miroslav Sviezeny, cofondateur de Qarnot Computing.
Des tarifs attractifs qui permettent à l’entreprise d’afficher déjà une belle liste de clients « un certain nombre de banques et studios d’animation (studio Disney), IBM, Microsoft, mais aussi des développeurs de programme indépendants », liste Miroslav Sviezeny. La start-up leur vend de la puissance de calcul. Calculs effectués par les processeurs introduits dans les radiateurs… En d’autres termes, ce sont ces clients, en achetant de la puissance de calcul, qui paient le chauffage aux utilisateurs de radiateurs Q.rad… d’où la gratuité pour ces derniers. Plus un utilisateur voudra chauffer son logement plus il augmentera la puissance de calcul du processeur de son radiateur, plus il la diminuera, plus il baissera la chaleur émise par l’appareil. Et, en été, alors? Qarnot computing a passé des partenariats avec des data centers, au cas où…

Chauffage wifi et capteurs intégrésMais désormais, la nouvelle version du Q.rad présentée en avant première jeudi, ne se contente plus de chauffer gratuitement, mais rend les bâtiments intelligents, grâce à des capteurs intégrés au radiateur, qui devient alors pleinement un radiateur numérique. Désormais ces derniers sont également « fournisseurs » de wifi, régulent la qualité de l’air, permettent le rechargement de téléphone portable par capillarité ou plus globalement mettent la domotique à portée de main… Le tout toujours gratuitement pour l’utilisateur. Au total une solution qui permet donc de répondre aux besoins numériques et aux enjeux énergétiques. Ce qui ravit les élus départementaux qui soulignent par ailleurs un retour sur investissement en 9 ans, et des frais de fonctionnement égal à 0 puisque l’accord signé avec la start-up prévoit que la société assure la totalité de la maintenance de manière illimitée dans le temps, et rembourse les factures d’électricité liées au fonctionnement des Q.Rad au Département.

Cette expérimentation girondine sur les logements et le Pôle social, ne devrait être qu’une « première étape » annonce déjà Jean-Luc Gleyze qui imagine aisément le développement de cette technologie dans des salles culturelles ou des collèges, avec cette fois, pourquoi pas un fonctionnement en interne : les radiateurs chaufferaient grâce au besoin en calcul des ordinateurs du collège lui-même. Quant aux questions de sécurité, le risque est relativement faible puisque aucune données n’est mémorisée par le radiateur, ce sont seulement des calculs « qui passent » dans le radiateur assurent les ingénieux concepteurs du système.
Une technologie  100% pensé et fabriqué en France qui fera l’objet d’une présentation mondiale, lors du Congrès du CES à Las Vegas.

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