Semaine de la Mémoire, esclavage, traite négrière et abolitions : Bordeaux se souvient


Sabine T

Semaine de la Mémoire, esclavage, traite négrière et abolitions : Bordeaux se souvient

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/05/2019 PAR Sabine Taverdet

« Il nous est apparu que la ville de Bordeaux a pu donner l’impression de ne pas assumer son passé et c’est grâce aux liens étroits entretenus avec Cuba et Haïti que nous avons souhaité établir un plan d’actions, à l’occasion de la Semaine de la mémoire ; prétexte en réalité pour commémorer l’abolition de l’esclavage. » explique Marik Fetouh, adjoint au maire chargé de l’égalité et de la citoyenneté.

Les bordelais avaient exprimé cette volonté de traçabilité de l’histoire de leur ville et le travail collectif des chercheurs du CNRS, des antropologues, des relations internationales, des conservateurs du musée d’Aquitaine et des associations a porté ses fruits : voilà un an qu’une dizaine de propositions ont été validées. Plus de trente événements organisés avec une vingtaine de partenaires : la Semaine de la Mémoire réactualise les fraternités intra et extra-bordelaises.

Pour se souvenir, toute la ville s’engage : le « jardin de la mémoire » au Jardin Botanique ouvre ses carrés de plantes (canne à sucre, tabac, café, coton…) cultivées jadis par les esclaves ; les rues portant des noms d’armateurs négriers reconnus reçoivent des plaques biographiques supplémentaires ; les bustes de Modeste Testas et de Toussaint Louverture veilleront bientôt sur les quais ; et même l’Hôtel de Ville honore Maryse Condé, prix Nobel alternatif de littérature 2018, en donnant son nom à un salon de réception. 

Le partage se renouvelle également hors des frontières girondines grâce à un partenariat développé avec les Caraïbes. Echanges culturels, coopérations universitaires et scientifiques, stages d’été, résidences croisées au CHU de Bordeaux mais aussi aménagements urbains : Haïti, Cuba et Bordeaux se retrouvent autour des questions mémorielles.

« Commémorer le passé pour se préoccuper du présent »

Durant toute la manifestation, les poignantes oeuvres de Sandrine Plante-Rougeol, artiste originaire de la Réunion, seront visibles à l’Hôtel de Ville. « A travers l’hommage que je rends à mes ancêtres, je voulais leur redonner une dignité en même temps qu’une vraie place. Par la création, je leur invente une histoire, un parcours, une vie dans les plantations. Ce travail est douloureux, mais c’est le travail de ma vie. »

La Belle Endormie ouvre les yeux sur son passé et encourage le travail de mémoire des jeunes avec la création d’un prix de recherche universitaire dont la première remise aura lieu dès 2020. La relève s’assure avec les nouvelles générations : collégiens et lycéens ont chanté l’égalité dès l’ouverture le lundi 6 mai, place Pey Berland. Conférences, expositions, inaugurations, concerts… Mais surtout rencontres, moments de partage et souvenirs pour penser au présent, rythmeront cette Semaine de la Mémoire de Bordeaux jusqu’à Haïti.

Pour en savoir plus : 

Site internet dédié à la pédagogie des rues portant des noms de négriers : www.memoire-esclavage-bordeaux.fr et tout le programme sur le site de Bordeaux Métropole.


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