« Depuis longtemps, des étudiants nous demandaient pourquoi n’y a-t-il pas de cours sur les génocides, d’attention particulière portée à ce sujet ? », raconte Vincent Hoffmann-Martinot, le directeur de Sciences Po Bordeaux. L’Institut a donc songé à créer une chaire sur les génocides et a sollicité la SNCF pour la financer. « Nous n’avons pas hésité un instant. Notre devoir est d’aider à éduquer les générations nouvelles sur ce sujet », explique Bernard Emsellem, directeur général délégué à l’éco-mobilité et aux responsabilités sociétales à la SNCF. D’ailleurs, ce cours a fait l’objet d’une forte demande. 130 élèves se sont inscrits.
Le génocide, un concept galvaudé et méconnu
« L’objectif de ce cours (de 12 heures, ndlr) est d’étudier de manière plus scientifique le génocide », avance Vincent Hoffmann-Martinot. « C’est un concept galvaudé aujourd’hui », observe, le professeur Alban Perrin, ingénieur d’études au mémorial de la Shoah à Paris. Dans son cours, il compare les trois grands génocides du XXème siècle : arménien, juif et tutsi. Sa définition du génocide est très stricte : « on ne peut parler de génocide que lorsqu’il y a une destruction intentionnelle programmée et systématique de tous les individus d’un groupe humain ». Par ailleurs, Bernard Emsellem a rappelé que la SNCF a mis en oeuvre de nombreuses actions pour expliquer son rôle dans la déportation des juifs et qu’aussi de nombreux cheminots ont été résistants. Ils ont été l’honneur de l’entreprise et la conscience de la France ».
Nicolas César
Crédit photo : Aqui!
Sciences Po Bordeaux crée la première chaire sur les génocides en France
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