S’orienter aujourd’hui : entre angoisse et espoir


Joséphine Duteuil

S'orienter aujourd'hui : entre angoisse et espoir

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 14/06/2015 PAR Joséphine Duteuil

Le monde du travail a changé. Un tel constat ne surprend plus personne. Faire un travail de qualité ne garantit plus de conserver sa place. Et la possibilité de se projeter, de prévoir, se réduit drastiquement. « Les modèles actuels ont été pensés à l’heure de la certitude et de la planification. Aujourd’hui, s’orienter, c’est choisir sans savoir à quoi ressemblera la sphère vers laquelle on se dirige. Ce manque de visibilité nous interroge sur le sens de la vie »

La nouvelle génération ne s’engage pas dans la recherche d’emploi de la même manière que celle de ses parents. « Aujourd’hui », analyse André Chauvet, « les jeunes commencent par fureter ». C’est par un recours à Internet, aux réseaux sociaux, mais aussi aux recommandations et au bouche-à-oreille qu’ils s’informent des opportunités qui se présentent. Sans forcément d’ailleurs cibler leurs recherches dans un premier temps. Le consultant parle de sérendipité : les découvertes utiles sont souvent fortuites, interviennent alors que les jeunes cherchaient autre chose « La sérendipité, c’est Christophe Colomb, la tarte Tatin ».

 

Université de la formation, de l'éducation et de l'orientation - Pessac - André Chauvet

Cependant, si la flexibilité s’accroît, l’incertitude et l’angoisse grandissent elles aussi. « Le système génère de la défiance. L’homme a besoin qu’on lui fasse sentir qu’il n’est pas condamné en cas d’échec » Du côté, des professionnels de l’orientation et de la réinsertion, c’est toute une partie du discours qui est à revoir. L’idée que tout se joue dans la prise de décision initiale en première ligne « Dès qu’on introduit la notion de non-réversibilité des décisions, on crée chez les gens l’idée qu’il n’ont aucune prise sur leur avenir, ce qui est très destructeur ». Il n’y a pas là une fatalité, puisque cette conception est inégalement relayée selon les cultures.

 Même chose pour la notion de « bon choix », qui philosophiquement n’a pas de sens : comme le souligne l’intervenant, « on ne sait qu’après ». Justement parce que les enjeux sont élevés, une partie du travail du conseiller doit consister à aller à rebours de cette dramatisation « Les questions d’orientation sont des questions existentielles. Or, trop penser peut amener à rater sa vie ». Face à l’incertitude (dont notre perception est souvent suralimentée par notre environnement), l’enjeu est surtout de réduire l’angoisse et de ménager des sécurités, des plans B. « L’ orientation aujourd’hui, c’est prévenir ce qui va se passer, et non plus le prédire »

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