Roland Cayrol : « Les politiques doivent se saisir des outils numériques pour retrouver la confiance des citoyens »


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Roland Cayrol : "Les politiques doivent se saisir des outils numériques pour retrouver la confiance des citoyens"

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 24/09/2011 PAR Nicolas César

Aqui! : Nous sommes à quelques mois des élections présidentielles, Internet devrait jouer un rôle crucial lors de la campagne, pensez-vous que le numérique peut permettre de réconcilier les français avec la politique ?

Roland Cayrol : Il y a aujourd’hui un discrédit important de nos concitoyens vis-à-vis de la politique. Les pratiques traditionnelles de la démocratie représentative ont été dévoyées par le cumul des mandats, un éloignement des préoccupations quotidiennes des français. L’un des intérêts du numérique est de réintégrer les citoyens au débat. Il leur donne la parole et leur permet d’avoir un contact direct avec le politique. Le politique doit se saisir de cet outil pour recréer du lien avec les citoyens. Pour l’heure, le bilan d’étape est mitigé. On sent un intérêt de certains politiques pour ce secteur, notamment chez les plus jeunes, mais en même temps, on voit une grande réticence, soit purement technique, soit culturelle. Quelques uns, très attachés à la démocratie représentative, se racontent des histoires en se disant qu’ils vont perdre du temps.

@! : La révolution numérique peut donc être source de réels progrès pour notre démocratie, mais elle comporte également, semble-t-il, des dangers. Vous évoquiez, lors du colloque d’Aqui, vendredi 23 septembre sur « l’effet numérique », le risque d’un abaissement de la qualité de la production journalistique ?

R.C : Oui sur le site du « Monde », par exemple, je suis frappé de voir le mélange des blogs et des articles de journalistes. On finit par ne plus savoir quel article est écrit par un journaliste. Le risque est que toute parole soit mise sur le même plan. Aujourd’hui, il y a une surabondance d’informations et nous allons de plus en plus avoir besoin des journalistes pour hiérarchiser l’information et donner des clés de compréhension.

@! : Cette année, pour la première fois, le nombre de journalistes titulaires de la carte de presse a baissé, pensez-vous que ce mouvement va se poursuivre ?

R.C : A court terme, il va se poursuivre, car la situation économique est difficile et la presse sur Internet peine à trouver un modèle économique viable. Les rédactions sont souvent squelettiques, constituées de jeunes, qui sont exploités. J’espère qu’au fur et à mesure qu’un modèle économique va se constituer, nous allons revenir aux fondamentaux du journalisme, l’enquête, la vérification des informations.

@! : Quel bilan tirez-vous de cette journée de réflexion lors du colloque d’Aqui vendredi ?

R.C : C’est intéressant, utile et courageux que des journalistes du net échangent sur le numérique avec des médias « traditionnels » et des politiques. Nous avons assisté à un vrai débat avec les acteurs du secteur. Ce n’était pas un débat entre professionnels qui parlent avec des professionnels. Tout a été mis sur la table de façon très franche et le public a pu s’enrichir avec des choses très concrètes.

                                                                                                           Interview : Nicolas César


Crédit photo : Aqui!

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