Ce n’est pas un maire « vent debout » contre la déviation que nous avons rencontré à l’Hotel de ville de la sympathique ville du bassin de l’Adour cernée par les champs de maïs, mais au contraire un élu réaliste et conscient de l’intérêt de la totale prise en charge financière de l’opération. Robert Cabé indique pourtant que le projet est inscrit au POS (Plan d’Occupation des Sols) depuis… 24 ans, mais que pendant longtemps, il s’est heurté « à une opposition radicale » et que à Aire, ce projet était fort mal vécu. Il fallait bien cependant se rendre à l’évidence, et comprendre que l’intérêt général impliquait que l’ont fit « sauter le verrou de la circulation d’Aire » . Surtout lorsque les choses se sont accélérées avec la décision de réaliser la nouvelle liaison Bordeaux-Pau.
« Un mal nécessaire »
La constructionde la déviation , décidée par l’Etat il y a huit ans, devenait alors « un mal nécessaire ». Prévue au départ en une fois deux voies, le projet s’est ensuite transformé en deux fois deux voies avec l’Etat commemaître d’ouvrage, en accord avec le conseil général et la région. D’autres dispositions allaient faire que le contournement absorbela future A65 et qu’une partie soit concédée à l’autoroute.De la sorte Aire va bénéficier d’une bretelle de sortie.Le péage sera à proximité de la ville, mais les Aturins profiterontde la gratuité de circulation sur la déviation. Robert Cabé souligne également que cette déviation d’Aire qui contourne la ville côté ouest, sera prolongée côté est, autour de Barcelonne-du-Gers. La décision en fut prise alors que Jean Glavany, élu du départementvoisin (Maubourguet, dans les HP) était ministre de l’Agriculture. Mais, là, l’Etat ne sera pas maître d’ouvrage. Dans le cadre d’un accord avec les conseils généraux du Gers et des Hautes-Pyrénées, ainsi que de la région Midi-Pyrénées, ce rôle reviendra au département du Gers.
17 communes unies?
« Plutôt que de nous opposer à des décisions qui de toute façon étaient prises, souligne Robert Cabé, nous avons essayé de nous mobiliser pour aller de l’avant. Nous avons réfléchi en compagnie des commerçants et renforcé l’attractivité du centre ville par sa rénovation , par la réfectiondes façades, et l’embellissement des rues piétonnes. Une initiative qui a eu de bonsrésultats puisque il n’y a plus de locaux vacants à Aire, et que de nouvelles enseignes apparaissent ». Lemaire explique qu’une certaine ouverture doit être pratiquée à l’égard de celles-ci, sous peine que le commerce local voit fondre sa clientèle au profit de Pau notamment, qui ne sera plus qu’à une demi-heure. De grandes enseignes frappentà la porte d’Aire, notamment Mac Do. « Nous réfléchissonsaffirme Robert Cabé, rien n’est encore décidé! ».
Le tracé de la déviation à l’ouest d’Aire
Mais le maire d’Aire propose que l’opération contournement-aménagement soit l’occasion de transformer plus largement l’essai. Il a proposé à son voisin de Barcelonne-du-Gers de réunir les deux communautés de communes concernées dans une nouvelle structure qui pourrait être baptisée « Communauté de communes de l’Adour ». Celle-ci réunirait cinq communes gersoises et 12 landaises formant un ensemble de 12 000 habitants (dont 2000 dans le Gers). La nouvelle communauté bénéficierait d’une « caisse » unique alimentée par le produit de la TPU (Taxe Professionnelle Unique), et, selon Robert Cabé , favoriserait le développementglobal de l’agglomérationà cheval sur les Landes et le Gers. Il entend en tout cas que le sujet fasse l’objet d’un débat publicaussi bien à Aire qu’à Barcelonne à l’occasion des prochaines municipales.
Piège évité
En ce qui concerne l’incidence sur le foncier, le maire d’Aire estime « que les choses se sont bien passées », tout au moins pour ce qui est de sa commune. Des tensions plus importantes, dues au contexte local, sont cependant enregistrées à Cazères. A Aire, les responsables agricoles locaux ont été associés, de nombreuses réunions d’information ont eu lieu. « La-aussi, nous avons positivé et décidé de faire le remembrement ». Robert Cabé ajoute « nous avons apprécié la façon positive et équilibrée dont la SAFER a joué son rôle ». Et de conclure: »au final nous avons transformé un piège à difficultés en un projet cohérent qui sera bénéfique pour tout le monde ».
G.G.
Robert Cabé: »fusionner les deux communautés de communes » (Ph Aqui)