Risque sécheresse élevé à très élevé en Nouvelle-Aquitaine


Une année 2022 sèche, une année 2023 « inquiétante ». Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dresse le bilan de la situation des nappes phréatiques en France. Qu’en est-il de la Nouvelle-Aquitaine ?

Schéma qui représente les différentes couches du sol et l'écoulement de l'eau dans les nappes phréatiques© Agence française pour la biodiversité (Matthieu Nivesse)

Schéma qui présente la structure d'une nappe phréatique.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 26/04/2023 PAR Clémence Deguy

Alors que 75% des nappes phréatiques sont sous la moyenne mensuelle, au 1er avril 2023, la Nouvelle-Aquitaine ne s’en sort pas si mal. « On a une nette amélioration vers l’ouest qui est comparable à la normale », annonce Violaine Bault, hydrogéologue du BRGM

Les nappes phréatiques se remplissent pendant la saison hivernale. « Les pluies déficitaires et la végétation tardive jusqu’en novembre ont compliqué la recharge des nappes », explique Violaine Bault. Mais les pluies de mars ont permis une hausse de 40% dans la région. Le bassin versant Adour-Garonne* est constitué de sols de calcaire, de sable et de molasse. Des sols poreux qui laissent l’eau s’infiltrer et qui permettent de récupérer une grande quantité d’eau. Dans les massifs montagneux, le BRGM assure « très peu d’analyses car ce sont les sources d’eau qui sont suivies », précise Violaine Bault. Cependant, le faible enneigement des massifs pyrénéens (déficitaire de 75%) ne permet pas d’augmenter les niveaux des nappes, sensibles à la fonte hivernale durant le printemps.

Les nappes libres sont les premières nappes rencontrées dans le sous sol terrestre. Elles comprennent les nappes phréatiques atteintes par des forages ou des puits.

Si notre région est l’une des mieux lotie de France, le BRGM reste en « vigilance accrue ». « Si on connaît un printemps et un été aussi sec que l’année dernière, la situation va se compliquer. C’est un enchaînement d’années où les températures sont élevées et les recharges en eau faibles », poursuit l’hydrogéologue. Les nappes vont continuer à baisser une fois la végétation sortie de sa dormance. Le risque de sécheresse des nappes phréatiques pour la période estivale est estimé très élevé sur le nord de la Nouvelle-Aquitaine et élevé sur le reste de la région. 

Il faut surtout faire attention à notre consommation d’eau

Les nappes phréatiques sont utilisées à majorité pour l’eau potable et l’irrigation. En l’absence de précipitations ces prochains mois, la vidange devrait se généraliser sur toutes les nappes surtout celles qui sont les plus sollicitées. Depuis 60 ans, la nappe de Bordeaux est, par exemple, la plus utilisée dans la région pour l’eau potable. Le début précoce des campagnes d’irrigation pourrait également influencer la situation des nappes. Météo France, de son côté, n’a pas encore défini de scénario pour les températures de mai et de juin.

Des pluies suffisantes en avril et en mai pourraient permettre de « rester hors de danger même si elles ne rechargeront pas forcément les nappes », développe Violaine Bault. Le BRGM conseille « de prendre des arrêtés de restriction d’eau ». Ces arrêtés ne sont pas préventifs; ils sont déclarés une fois la situation jugée nécessaire. L’eau potable, la santé et les réserves pour les incendies sont classés prioritaires. Pour rappel, l’année dernière, près de 90% des communes de Nouvelle-Aquitaine ont été concernées par ces arrêtés avec des interdictions de prélèvements d’eau agricole sur 70% d’entre elles, d’août à septembre. « Il faut surtout faire attention à notre consommation d’eau », termine Violaine Bault.

* Le Bassin versant Adour-Garonne est un découpage naturel entre le bassin méditerranéen et le bassin atlantique. Sa superficie couvre un cinquième du territoire métropolitain.

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