Retraite nombreuse, retraite heureuse ?


Vieillir n’implique plus forcément un départ du domicile vers une maison de retraite : des sociétés et associations offrent des solutions alternatives aux retraités.

Photo de groupe d'un habitat de Domani. Certains retraités sont installés dans des fauteuils et lisent le journal, d'autres sont debout derrière eux avec les médiatrices.Domani

Les retraités profitent de moments de convivialité au sein des espaces partagés de l'habitat. Les médiatrices veillent à leur bien-être.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/02/2024 PAR Hippolyte Lefebvre

Les établissements médicalisés n’ont plus le monopole de l’accueil des seniors notamment en raison de leur coût et bien souvent du manque de convivialité offerte. Des habitats partagés adaptés à leurs besoins sont accessibles dans la région Nouvelle-Aquitaine. Avec cette solution, Domani, une start-up girondine qui se définit comme « entreprise de l’économie sociale et solidaire » , promet aux retraités de retrouver du lien social tout en faisant des économies (environ 25 % moins cher qu’un EHPAD d’après leur site internet).

Dernier exemple en date, l’habitat inclusif ouvert à Villenave d’Ornon, le 14 février. Chaque résidence, située en zone urbaine, comprend huit espaces privatifs de 25 à 30m2 (chambre et salle de bain) ainsi que des parties communes comprenant un salon, une cuisine et une salle à manger.

Tout le monde est gentil ici

La taille réduite de la résidence constitue « la principale différence » avec les établissements médicalisés type EHPAD, selon Oscar Lustin, co-fondateur de l’entreprise. En ouvrant un premier habitat il y a 3 ans à Pessac, il espérait « arrêter l’isolement social », dont peuvent souffrir certaines personnes en perte d’autonomie, et leur offrir un « environnement familial ».

Dans ce duplex, les habitants fonctionnent en effet comme une famille. Ils participent à l’élaboration des repas accompagnés par une coordinatrice, jouent à des jeux de société et s’entraident quotidiennement. « Tout le monde est gentil ici » témoigne l’une d’entre elles, Lucienne Émmer. Environ une fois par mois à leur demande, une « activité fédératrice »  est organisée en partenariat avec une association locale. Fin février, c’est une médiation animale qui attend les retraités.

Lucienne Émmer, l’une des retraités de l’habitat inclusif de Pessac, dans sa chambre décorée à sa convenance.

Souvent contraints de quitter leur domicile après des accidents et installés par leurs enfants, les habitants bénéficient cependant d’une certaine indépendance. Pas toujours suffisante mais supérieure à celle proposée par les EHPAD admet une autre locataire. Ils organisent leurs journées à leur convenance et les visites des familles sont libres tout comme les sorties des retraités. De quoi se sentir « comme à la maison » résume Lucienne Émmer.

Ce type d’offre a beau répondre à un besoin grandissant (4 millions de seniors seraient en perte d’autonomie en 2050, en France, selon l’Insee contre 2,5 actuellement), elle est toujours assez peu connue du grand public. Les demandes fluctuent mais progressent comme en témoignent les nombreux chantiers en cours. Pas moins de cinq habitats partagés supplémentaires devraient voir le jour à travers la France d’ici 2025, toujours en zone urbaine. Il faudra débourser entre 1300 et 1900 euros par mois selon Oscar Lustin, pour y obtenir une place.

Et en milieu rural ?

En réponse aux « rares solutions de maintien à domicile en milieu rural », la fondatrice de la coopérative Habitats des possibles, Florence Delisle-Errard, offre une solution d’habitat inclusif et participatif aux retraités néo-aquitains. Chaque habitation est co-conçue par les futurs occupants en collaboration avec les collectivités territoriales ou un bailleur social.

Ils définissent le cahier des charges architectural, ont le choix entre plusieurs plans présentés par l’architecte en charge de la construction, et décident des finitions (couleurs…) et de l’équipement du logement. Puis, le groupe définit lui-même son projet social : valeurs, règles de la maison… Une proposition personnalisée en plus d’être peu onéreuse (loyers entre 200 et 500 euros).

Une « facilitatrice » soutient l’autogestion du groupe, l’accompagne à sa demande et assure sa mise en lien avec les acteurs du territoire en fonction des besoins. La notion d’indépendance occupe aussi une place centrale dans ces habitats regroupant entre huit et neuf studios ou T2 avec tous, une salle de bain et une kitchenette. Plusieurs grands espaces partagés (100 à 200 m²) propices à la convivialité et l’entraide sont gérés par les habitants (selon les maisons : cuisine, salon, salle à manger, chambre d’amis…). 

Infos pratiques !

Sites internet :

Domani : domani-ess.com

Habitats des possibles : habitatsdespossibles.org

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