Reportage : Avec les Aquitains qui défilent dans Paris pour le mariage pour tous


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Reportage : Avec les Aquitains qui défilent dans Paris pour le mariage pour tous

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 28/01/2013 PAR Charlotte Lazimi

12h30. La place Denfert-Rochereau commence lentement à se remplir. La circulation a été interrompue sur les grands boulevards. A 14h doit débuter la manifestation en faveur du mariage et de l’adoption pour les couples homosexuels. Près du stand du MJS, le Mouvement des Jeunes Socialistes, Matthieu Rouveyre, conseiller général de la Gironde et élu de l’opposition municipale à Bordeaux, attend avec impatience. “Tiens les Strasbourgeois sont là!, annonce-t-il en saluant des amis. Harlem Desir ne devrait pas tarder. Il sera en tête de cortège.” La délégation du MJS la plus importante à être présente à la manifestation est celle de la Gironde. Et Matthieu Rouveyre n’en est pas peu fier. Où sont les Bordelais? “Ils arrivent, explique-t-il. Deux bus sont partis de Bordeaux à 5h30 ce matin et sont encore bloqués Porte d’Orléans.” Un autre bus en provenance du Pays Basque est arrivé à 7h à Paris”. La journée promet d’être intense, car le nouveau départ en car est prévu à 18h30 boulevard Beaumarchais pour une arrivée vers 1h ou 2h du matin à Bordeaux. En formation boulangerie, Pierre Louis, secrétaire de la LGP Bordeaux a rapporté une surprise. Arrivé la veille à Paris, il a pensé aux voyageurs en car. “Ils seront probablement fatigués, je voulais les accueillir avec ces petits pains”, confie-t-il. Mais si Pierre Louis est présent, c’est bien parce que “c’est un évènement historique, une avancée dans l’égalité. Nous voulons bien dire que l’égalité passera”, explique-t-il son bonnet bleu vissé sur la tête. Au téléphone, il attend avec impatience ses amis. C’est derrière lui  dans le cortège, sous la bannière LGP, que les Aquitains marcheront.

Paul Vinot, président de la LGP

Une quarantaine de bus du Sud Ouest13h30 Paul Vinot, président de la LGP vient d’arriver. “C’était impressionnant, une quarantaine de bus venaient du Sud Ouest sur Paris et nous avons été escortés par la police dès notre arrivée sur le périphérique, nous raconte-t-il. Dans l’ensemble, il y avait beaucoup d’étudiants dans les bus. Pour cet étudiant de 24 ans en 5e année à Sciences Po Bordeaux, l’enjeu est de taille. Il se bat pour l’égalité. “Nous serons surement moins nombreux que le 13, mais nous n’avons pas les mêmes moyens. Nous n’avons pu affréter que deux cars. Le train était hors de prix. Nous ne voulions pas prendre le risque de mettre en péril le budget de nos associations”. Car le trajet revient à 45 euros aller/retour, 20 euros pour les personnes en difficulté. Mais la longueur du voyage n’a pas entamé la mobilisation. “Attendez, il ne pleut pas, dit avec le sourire une jeune fille arrivée à Paris à 7h. Nous avons été à la Tour Eiffel pour profiter un peu de la capitale”. Les manifestants ont de la chance, car le soleil est au rendez-vous. Pour marcher ensemble, les Aquitains doivent se retrouver au 104 boulevard Arago, à quelques mètres de la place Denfert Rochereau. Des délégations du ManS et de Lille les entourent. “Je ne sais pas si nous égalerons la manif des “anti” mais il y aura plus de monde que lors de notre dernière mobilisation à Paris en décembre,” explique Paul Vinot.

14h30 La foule est hétéroclite. Et les jeunes sont très présents. Des drapeaux couleurs arc-en-ciel parsèment le défilé. Les chars diffusent de la musique de Coldplay ou Beyoncé. Et sur les banderoles, on peut lire: “Nous avons le droit au mariage”. Des militants scandent: “Nous avons le droit de dire oui” ou encore “Laissez-nous divorcer”. “On est crevé”, reconnait Pierre Elliot, 21 ans. Cet étudiant, membre de l’association toute neuve Glimpy, porte un immense drapeau arc-en-ciel. Je participe à cette nouvelle association, car nous aimerions plus d’actions militantes, notamment lors de la journée de l’homophobie. Les quatre fondateurs de cette association destinée au 16-30 ans sont aussi présents. L’association porte le surnom d’Harvey Milk, figure emblématique de la cause homosexuelle, premier maire gay de San Francisco, incarné par Sean Penn au cinéma. “Nous voulons donner de l’espoir aux jeunes, explique Jeff Lucat, l’un des co-fondateurs. A moins d’un mètre, une autre association de jeunes bat le pavé. Il s’agit de Wake up. Sa toute jeune présidente, Stéphanie Martin-Stacchini, 19 ans, a tenu à faire le déplacement. “C’était important d’être là après la dernière manifestation des anti-mariage. Dans notre association, nous accueillons les jeunes homosexuels ou ceux qui se posent des questions sur leur sexualité, explique-t-elle. Nous avons un rôle d’accueil et de convivialité.”

Un travail d’écoute…15h Paul Vinot, président de la LGP Bordeaux est en tête de cortège. “Nous allons faire un travail d’écoute et d’explication auprès des élus. Certains ont des craintes concernant la famille. Nous voulons les rassurer. Dans la manifestation, les slogans en faveur de la PMA, procréation médicalement assistée, fusent. “C’est absurde que la PMA soit autorisée pour les célibataires mais pas pour les couples mariés homosexuels, “remarque-t-il.

18h30 Arrivée du cortège place de la Bastille. Pas le temps de trainer, le rendez-vous aux Bordelais est boulevard Beaumarchais, à quelques mètres de la place de la Bastille, pour un retour vers 1h du matin. Pari gagné ? Selon le dernier sondage Ifop, 63% des Français approuveraient le mariage homosexuel et 49% seraient favorables à l’adoption des couples de même sexe. Le texte doit être examiné mardi à l’Assemblée. On sait d’ores et déjà que 5300 amendements ont été déposés.

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