Redécouper la Nouvelle-Aquitaine? Le monde agricole dit non


Face au redécoupage de la région auquel Emmanuel Macron dit penser, c'est d'abord une exigence de stabilité que réclament les acteurs du monde agricole, loin d'être emballés par l'idée.

Les acteurs agricoles unis lors de la journée Nouvelle-Aquitaine au Salon de l'agriculture de ParisSolène MÉRIC | Aqui

A l'occasion de la journée de la Région de la Nouvelle-Aquitaine au SIA de Paris, l'ensemble des acteurs agricoles régionaux, étaient réunis sur le stand de la Région pour célébrer l'agriculture néo-aquitaine.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 02/03/2023 PAR Solène MÉRIC

À l’occasion du Salon de l’agriculture de Paris, Aqui, le journal numérique à taille Nouvelle-Aquitaine, est allé s’enquérir de connaître la position de quelques « têtes de réseaux » agricoles régionales sur leur perception d’un éventuel redécoupage de la région. Le projet est loin de faire l’unanimité.

Alain Rousset l’a déjà fait savoir, ce redécoupage des régions à l’initiative de l’Elysée, il « n’y croit pas. C’est un leurre de la part d’Emmanuel Macron au moment de la réforme des retraites » a -t-il encore récemment affirmé. Fermement opposé à l’idée, le président de la troisième plus grande région de France pourra si besoin, compter sur le soutien d’un certain nombre d’acteurs du monde agricole régional.

Un travail très lourd, désormais stabilisé

Du côté de la Chambre régionale de l’agriculture d’abord, Luc Servant, son Président de Charente-Maritime, reste un peu incrédule face à la question, tant l’hypothèse d’un redécoupage semble saugrenue. « Le travail qui a été fait depuis la loi Notre est un travail très lourd qui est désormais stabilisé. Sur le terrain on ne serait pas prêt à défaire ce qui vient d’être fait » démarre-t-il. Un travail lourd qui a apporté son lot de bénéfices reconnaît celui qui avoue pourtant « ne pas avoir été, à l’époque, le plus convaincu par la fusion ». Côté avantages donc, « la région dans sa taille actuelle nous permet de donner plus de moyens et de compétences pour accompagner l’agriculture. Que ce soit sur les questions d’élevage, d’énergie, de méthanisation, de transition en général. Le passage à la grande région a incontestablement été une montée en compétence pour notre réseau », appuie-t-il .

Ce territoire XXL, qui se vante d’être devenu la première région agricole d’Europe en valeur a aussi du sens en termes de production. « Si la Nouvelle-Aquitaine a une très large gamme de productions, il y a aussi un équilibre entre ces différentes productions », appuie-t-il. Bien sûr, pour réunir des acteurs professionnels, il ne nie pas la difficulté induite par la superficie régionale, « même quand on essaie de se rencontrer au centre », mais au final pas de quoi remettre en cause, l’entente et l’efficacité des services des douze chambres départementales, qui« travaillent bien ensemble, en réseau » assure-t-il.

L’addition de compétences

Autre réseau du monde agricole qui a du s’adapter au costume de la Nouvelle-Aquitaine, la Safer désormais Safer Nouvelle-Aquitaine. Sa fusion formelle et finale, « en juin 2019 », rappelle Patrice Coutin son président des Deux-Sèvres, s’est faite un peu tardivement mais « nous avions anticipé pour que tout se passe bien, même si, reconnaît-il, le chantier a été lourd ». Pour son directeur, Philippe Tuzelet, qui exerçait déjà la direction des Safer Poitou-Charentes et Aquitaine Atlantique depuis deux ans, un redécoupage régional ne serait clairement pas le bienvenu. « Il faut de la stabilité pour les acteurs. La fusion a demandé beaucoup d’énergie. On ne peut pas demander aux structures de faire et défaire sans cesse » s’agace-t-il.

D’autant que pour son président, cette réorganisation du réseau Safer, a permis, comme pour la Chambre régionale d’agriculture, « de faire l’addition des compétences, en retenant le meilleur de chacun ». Autre avantage, selon Patrice Coutin : « avec notre taille grande région, on a pu passer des conventions sur le terrain au bénéfice de l’ensemble du territoire, afin de pouvoir répondre au mieux et de manière harmonisée aux demandes, et particulièrement en matière d’installation et de transmission. »

On ne va quand même pas recommencer l’exercice tous les dix ans!

Enfin, autre tête de réseau régional interrogée : Denis Baro, le Girondin Président de coop de France Nouvelle-Aquitaine, le syndicat professionnel qui unifie sous son aile, les 270 coopératives agricoles de la région. Lui non plus ne voit pas d’un bon œil la proposition d’Emmanuel Macron, et n’a aucun regret sur la fusion : « La fusion a permis d’étoffer les équipes et de monter en compétences. Et, au final de mutualiser certaines charges. » Une division du réseau régional serait même problématique, n’allant pas dans le sens de l’histoire choisie par Coop de France.« Au niveau national, on est dans une perspective d’harmonisation, glisse-t-il. Pour nous cette scission n’est pas un sujet, et on ne va quand même pas recommencer l’exercice tous les 10 ans ».

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