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PUBLIÉ LE 26/03/2024 PAR Enzo LegrosFinis les CV, place à l’escape game ! Le groupe Transdev, spécialisé dans les réseaux de bus, a choisi depuis 2022 de trouver une manière créative et innovante de recruter. Pour cause : une pénurie nationale et internationale de conducteurs de bus et une attractivité précaire du métier. Le groupe multinational a mis en place une semaine annuelle de recrutement sans CV en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.
Après avoir posé ses valises à Montpellier et Toulouse, la coopérative RDV Nomad, organisatrice de l’escape game utilisée par Transdev, a installé sa tente à Arès le 22 mars et à Marcheprime le 23 mars. Ce type de journée attire en moyenne 40 demandeurs d’emploi et débouche sur le recrutement de 20% des participants. Un faible quota qui s’explique par le public cible visé par Transdev. La plupart des concurrents n’ont jamais conduit de bus et viennent pour savoir si ce métier peut les intéresser.
Chercher les « compétences transversales »
Le but de l’escape game est de faire ressortir les traits de personnalité des candidats à l’emploi. « En jouant à un escape game, on met en œuvre des compétences transversales, des qualités que l’on peut utiliser dans plusieurs activités professionnelles différentes », explique Laure Prima, co-gérante de RDV Nomade. Les recruteurs de Transdev recherchent principalement les capacités transversales car il s’agit de compétences qui ne peuvent pas disparaître dans le temps, comme la persévérance ou la solidarité.
Enzo Legros | Aqui Les participants à l’escape game doivent ouvrir des coffres pour obtenir des plaques où sont gravés des adjectifs professionnels. Ils doivent ensuite les placer sur cette planche en trouvant pour chaque plaque le métier auquel elle correspond.
En 30 minutes, Laure Prima et une deuxième animatrice de la coopérative bretonne vont chercher à relever le comportement du joueur avec ses partenaires. L’altruisme ou au contraire la tendance à s’isoler sont des indices primordiaux pour RDV Nomade.
Un « passeport » dressant un bilan de capacité est remis au participant. Ce dernier est ensuite convié à un entretien d’embauche avec l’un des recruteurs de Transdev, qui se veut également différent des entretiens traditionnels. « Le sujet est de savoir si vous aimez travailler et quel va être votre savoir-être », indique Béatrice Gannieux, DRH de Transdev Nouvelle-Aquitaine.
Immersion virtuelle dans la conduite d’un bus
À la fin de la journée, certains demandeurs d’emploi sont sélectionnés pour participer à une formation de 3 mois financée par France Travail. Elle vise à obtenir le permis D, indispensable à la conduite d’un véhicule de transport en commun. En cas d’obtention du permis, des offres de CDI dans les zones du Bassin d’Arcachon et du Val de l’Eyre sont proposées en fin de formation.
En plus de ce parcours professionnel, la journée de recrutement sans CV de Transdev comporte un test de simulateur de conduite, censé reproduire les tremblements d’un véritable bus. « Ce qui est vraiment utile, c’est la semaine d’immersion dans les entrepôts », nuance toutefois Corine Miconi, chauffeuse de bus polyvalente à temps plein sur le secteur Andernos. « Il donne une idée de ce que ça fait d’être derrière un volant, mais ça n’a rien à voir avec la conduite », ajoute Hugo Barre, lui aussi chauffeur polyvalent sur la même zone géographique.
Enzo Legros | Aqui Patrick Berardi, enseignant de l’auto-école ECF, intervient lors des journées de recrutement sans CV pour apprendre les bases techniques de la conduite d’un bus aux participants.
Le simulateur a au moins comme utilité de faire découvrir les fonctionnalités d’un bus, à l’image des différents systèmes de freinage. « Ce n’est quand même pas pareil que la vraie conduite », confirme Patrick Berardi, enseignant de conduite chez l’auto-école ECF Bouscaren et gérant du simulateur pendant les journées sans CV. Le succès de la journée sans CV a poussé Transdev à renouveler l’expérience cette année.
Le recrutement sans CV est-il la solution pour les secteurs d’activités en pénurie de postes ? En tout cas, le groupe détenu par Thierry Mallet compte sur cette technique pour encaisser la pénurie de chauffeurs de bus.
