Que faire de nos vieux appareils électroménagers ?


Des appareils électroménagers ou high tech inutilisés traînent au fond de nos tiroirs ou dans nos placards mais comment s’en débarrasser ? Il existe désormais une solution pratique créée à Limoges, via le site co-lec.com et prochainement une appli.

appareils collectésCo'Lec

Grâce à la start-up Co'Lec, six tonnes d'appareils électriques et ménagers ont été collectés auprès de particuliers depuis juin 2022.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/10/2023 PAR Corinne Merigaud

L’idée a germé dans la tête de Damla Yetik, ingénieur en environnement diplômée de l’ENSIL, alors qu’elle travaillait sur la problématique des déchets dans un bureau d’études parisien. « Un appareil sur deux n’est pas collecté en déchetteries, dans les bacs des magasins ou par des associations d’insertion comme Aléas, Envie ou Emmaüs à Limoges, remarque-t-elle, chaque Français produit entre 21 et 23 kg par an de déchets électriques, il faut donc les inciter à faire l’effort. » Certains ignorent où les déposer ou n’y pensent pas. D’autres ne veulent pas les jeter en déchetteries préférant qu’ils servent à nouveau et certains refusent de les vendre et donc stockent.

Cette lorientaise a démissionné pour revenir à Limoges, et intégrer l’incubateur AVRUL où elle a travaillé durant deux ans sur son projet de start-up. Depuis juin 2022, grâce à son site Internet, six tonnes d’appareils ont été collectées, dont la moitié fonctionne. En quelques clics, l’internaute indique l’appareil qu’il veut déposer et des points de collecte s’affichent. Pour le remercier de son geste éco-citoyen, il gagne des points qui s’accumulent et se transforment en bons de réductions.

Mon objectif est de favoriser le réemploi 

Selon les chiffres de Ademe, seulement 1,5 % des appareils étaient destinés au réemploi en 2021. « Mon objectif est bien de favoriser le réemploi, indique-t-elle. Près de 99 % des appareils sont recyclés en France via les éco-organismes écosytem et écologic car c’est le modèle qui a été privilégié. C’est stupide de recycler les appareils qui fonctionnent et ceux qu’on peut réparer en 15 minutes. C’est un énorme gâchis. Ce modèle est dépassé face à la crise climatique et au changement de consommation. »

Damla Yétik compte étendre la collecte à toute la France grâce à une appli qui sera lancée le mois prochain en complément du site.


Le marché de la seconde main pour les vêtements et du reconditionné pour les appareils électriques gagnent du terrain. Nos habitudes de consommation sont en train de changer, inflation oblige… Qui n’a pas acheté un portable reconditionné ou un vêtement déjà porté ? Même les voitures n’échappent pas à cette tendance.

Pour aller plus loin, Damla Yétik va lancer une appli, actuellement en test. « Il faudra photographier l’appareil qui sera reconnu par l’IA, puis indiquer s’il fonctionne ou pas et se localiser. Le nombre de points gagnés sera mentionné de même que la liste des points de collecte. Au moment du dépôt, il faudra faire une photo afin de créditer les points.»

Une trentaine de partenaires sont engagés dans la démarche, un chiffre qui devrait progresser. Ce sont des commerçants locaux (coiffeurs, friperies, librairies, informatique) des grandes surfaces, des ressourceries, l’Aquapolis, des producteurs (Saveurs fermières), des commerces qui affichent le fabriqué en France, tous étant sensibilisés à l’économie sociale et solidaire. Les réductions vont de 5 % à 20 %. « Un câble de téléphone rapporte 5 points, avec 25 points, c’est une entrée gratuite à l’Aquapolis remarque-t-elle, et des câbles, on en a tous! »


Corinne Merigaud | Aqui

Des bacs en entreprises

Depuis deux mois, elle a développé une offre pour les entreprises engagées dans la RSE à travers des ateliers de sensibilisation pour leurs collaborateurs. Ils peuvent ensuite déposer leurs appareils dans des bacs de collecte mis en place sur leur lieu de travail. Un rapport d’impact est ensuite remis à l’entreprise. Cinq ont adhéré au concept et quatre se disent intéressées pour le faire.

Pour booster la collecte, deux associés vont la rejoindre ce qui donnera un élan supplémentaire à la start-up afin de s’attaquer au marché national dès novembre. « Le but est de recruter avec la sortie de l’appli pour que dans six mois, il y ait des collectes et des réductions partout en France, d’abord en grandes surfaces car c’est plus facile à mettre en place.» Une levée de fonds entre 300 000 et 500 000 € est programmée dans un an pour accompagner cette innovation sociale sans équivalent en France.

Infos pratiques !

co-lec.com

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