Qualité des eaux : les sentinelles de la côte


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Qualité des eaux : les sentinelles de la côte

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 25/02/2015 PAR Jean-Jacques Nicomette

Le projet  porte un nom barbare : Orque-Sudoe. Traduisez : Observatoire de recherche sur la qualité de l’environnement du grand sud-ouest européen. Depuis deux ans, ce partenariat bénéficiant de fonds européens permet à des laboratoires dont la compétence est reconnue de développer des méthodes d’analyses innovantes de la qualité des eaux. Mais également d’échanger leurs connaissances entre eux, de former de jeunes chercheurs, et de faire profiter les acteurs locaux du résultat de leur travail. Qu’il s’agisse de collectivités, ou encore de professionnels, comme les ostréiculteurs.

« Le projet a fonctionné au-delà de toutes les espérances »De La Rochelle à Barcelone, en passant par Bordeaux, le Béarn, la Biscaye, Aveiro, Lisbonne et Madrid , ce réseau de scientifiques réunit des intervenants parmi lesquels figurent huit universités. Autant de spécialistes dont les échanges sont coordonnés, sous la houlette de Christelle Bonnemason-Carrère,  par le Laboratoire de Chimie Analytique Bio-inorganique et Environnement. Celui-ci est installé  à Pau, dans les locaux de l’Institut des sciences analytiques et de physico-chimie pour l’environnement et les matériaux (IPREM).

Que peut-on chercher dans l’eau ? Une foule de chose en fait : de l’arsenic, du cadmium, du cobalt, du nickel, du chrome… et l’on en passe. « La plupart des chercheurs se connaissent depuis longtemps, et le projet a fonctionné au-delà de toutes les espérances » se réjouit Olivier Donard, le directeur de l’IPREM. « Jusqu’à présent, 27 méthodes d’analyse originales ont été développées, et plus de 120 composés chimiques ont été étudiés. Ce qui permet d’obtenir une photographie extensive de qualité des milieux littoraux du sud-ouest européen. Chacun prend en charge un sujet d’étude, et l’expérience des uns profite aux autres ».

En liaison avec les ostréiculteursLes liens noués dans ce cadre avec les milieux ostréicoles sont également soulignés. « Les huitres sont en effet des sentinelles efficaces. Car elles intègrent tous les polluants que l’on trouve dans l’eau. On s’aperçoit ainsi que de nouveaux contaminants apparaissent, tandis que d’autres ont disparu. Comme les organo-stamiques qui constituaient un problème sérieux avec les peintures produites dans les années 90 ».
Pour l’anecdote, pas moins de 600 kilos d’huitres sont ainsi conservés dans le laboratoire aménagé sur la technopole paloise d’Hélioparc. Tandis que ses chercheurs sont (ils en plaisantent parfois) passés maîtres dans la technique d’ouverture de ces mollusques.

Les professionnels, eux, observent la démarche avec intérêt. « Les ostréiculteurs sont un peu inquiets de savoir ce que l’on va trouver. Mais le fait que l’on couvre toute la côte les rassure. Cela permet aussi d’avoir une meilleure connaissance des pratiques ».

De jeunes chercheurs formés« Un énorme travail reste à faire » estiment toutefois les scientifiques. Ces derniers devraient bénéficier d’une reconduction des fonds européens et ils soulignent l’efficacité du travail effectué par « une communauté bien soudée » qui a  formé de nombreux jeunes chercheurs lors des « écoles d’été » organisées aussi bien à Pau qu’à Madrid et Barcelone.

« Nous avons aussi mis en synergie les grandes infrastructures de recherche du sud-ouest européen » ajoute Olivier Donard. Avant d’évoquer le centre de spectrométrie de masse  dont l’IPREM devrait se doter à Pau dans les trois ans qui viennent. Ajouté au synchrotron de Barcelone, cet équipement permettrait selon lui de développer des partenariats avec l’Allemagne  et la Slovénie. Et, là encore, créer un réseau susceptible d’intéresser une Europe cherchant à favoriser les « clusters ». Autrement dit, à regrouper les compétences.

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