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PUBLIÉ LE 14/02/2011 PAR Solène MÉRICSi la définition précise d’ « économie de proximité » est actuellement à l’étude au sein d’un comité d’orientation créé par la Chambre Régionale d’Agriculture d’Aquitaine, Elisabeth Uminski, membre de ce comité, cite tout de même de nombreuses initiatives pouvant entrer dans son périmètre. Parmi elles, « les circuits courts ». C’est à dire « la relation commerciale directe entre le producteur et le consommateur avec au maximum un seul intermédiaire, les marchés de producteurs, les points de vente collectifs, la vente de paniers fraîcheur… ». Autre secteur porteur d’espoir pour l’agriculture régionale, pouvant entrer dans le champ de ces différents marchés de proximité : « l’approvisionnement de la restauration hors domicile (RHD) », autrement dit, la restauration collective.
Transparence et amélioration des revenus agricoles
A y regarder de plus près, la valorisation de l’économie de proximité n’est qu’un retour aux sources : « les circuits courts ont toujours existé, c’est la base même du commerce. Avec cette notion d’économie de proximité, le monde agricole revient à une relation directe avec le consommateur ». Un intérêt bien compris par ce dernier, à une époque où il s’interroge de plus en plus sur son environnement, son alimentation, les process de production, l’origine des produits… La transparence de l’économie de proximité remet une dose de confiance entre consommateurs et producteurs. Ceux-ci, dans un contexte de crise internationale et de crise agricole, « ont tout intérêt à prendre en main et la production et la transformation, et la vente de leur produits pour apporter de la valeur ajoutée sur leurs exploitations », affirme Elisabeth Uminski.
Structurer la proximité
Et c’est bien ce double objectif de transparence et d’amélioration des revenus agricoles qui guident les réflexions en cours. Comment structurer cette économie de proximité au sein de l’agriculture aquitaine? Le comité d’orientation réfléchit à la mise en place d’une « plateforme » permettant de faire le lien entre producteurs et prescripteurs, sur le modèle de celle, d’ores et déjà, envisagée pour et par la filière Bio. Selon Jérôme Cinel, l’intérêt d’une telle plateforme, est de « créer une passerelle entre prescripteurs et producteurs pour qu’ils puissent se connaître et se trouver sur le territoire afin de pouvoir ensuite travailler ensemble. »
La filière bio un peu en avance
Mais, au-delà des réflexions, des actions sont entreprises. Le réseau agritouristique des Marchés de Producteurs de Pays, qui compte 553 producteurs en Aquitaine en est un bon exemple : « des marchés 100% producteurs encadrés par une charte de bonnes pratiques : on n’y vend que les produits de sa ferme» explique Elisabeth Uminski. Autre exemple sur lequel la filière bio a déjà pris un peu d’avance : la fourniture de produits de proximité et de qualité aux RHD par le biais de conventions entre Arbio et les collectivités compétentes (conseils généraux, conseil régional, inter-communalité…). Objectif de ces conventions : faciliter la collaboration entre producteurs et gestionnaires de cantines. Et participer ainsi à un travail pédagogique autour de ces nouveaux produits. Sur ce secteur, l’enjeu est important, car, comme l’expliquait Jérôme Cinel, lors des premières rencontres professionnelles Bio de la Restauration hors domicile, le 2 février dernier (voir aqui), « il offre des perspectives de diversification des marchés et de développement de nouveaux débouchés pour les producteurs, et notamment pour les producteurs en conversion ». Et si la production durable était bel et bien à portée de mains ?
Solène Méric
Photo: Aqui.fr
