C’est à la Maison relais Martin Videau, située quai de Queyris qu’Alain Juppé et Norbert Hieramente ont signé une convention engageant la Ville et le Conseil interprofessionnel du logement du sud-ouest (entité qui regroupe qui regroupe 6 organismes collecteurs du 1% logement) sur la livraison de neuf projets d’hébergement et de logement pour personnes en difficultés. L’une s’engageant à leur réalisation, le second promettant d’y contribuer financièrement par le biais de prêts à très faible taux d’intérêt _«de l’ordre de 0,5%», précise Norbert Hieramente_ auprès des opérateurs. Une coopération qui existait déjà dans les faits, mais dont cette convention permet d’affirmer la volonté des deux contractants pour renforcer l’offre d’hébergement et de logement « de stabilisation » à destination de personnes en situation de précarité.
Sur les projets envisagés dans cette convention, c’est principalement, mais pas seulement, le public des jeunes travailleurs et des jeunes en situation de mobilité professionnelle, qui est ciblé. En effet, ce partenariat porte l’engagement de la municipalité de « doubler entre 2014 et 2020, le nombre de places à destination des jeunes» posant ainsi un objectif de 450 places sur la ville de Bordeaux. Parmis les projets: l’extension de la Résidence habitat jeunes Jacques Ellul quartier Saint Jean, une autre Bastide Niel, aux Bassins à Flot ou encore dans les anciens locaux de Santé Navale.
« Une pension de famille par quartier »Autre ambition portée par la ville et retranscrite dans la convention signée avec le CILSO: «le développement d’un lieu d’accueil à destination des publics vulnérables dans toutes les opérations d’aménagements» ainsi que «l’ouverture d’une pension de famille dans chaque quartier de la ville», énumère Alain Juppé. Plus spécifiquement dédiées à l’accueil et à l’accompagnement de personnes isolées et fortement désocialisées, des pensions de famille (ou maisons relais), actuellement au nombre de 4 à Bordeaux, sont ainsi projetées dans les quartiers Nansouty/Saint-Genès et Caudéran. Pour autant, la réalisation de ces projets est conditionnée par la participation suffisante d’autres partenaires tels que le Conseil général ou l’Etat.
Mais, selon Alexandra Siarri, Adjointe au Maire chargée de la lutte contre les précarités, les services de l’Etat semblent étudier la possibilité d’un moratoire sur le financement des pensions de famille. Une telle décision, si elle devait se confirmer, risquerait alors de remettre en cause certains de ces projets.
Un deuxième Leydet, hors BordeauxPour l’heure, à Bordeaux, entre Centres d’Hébergement et de Réinsertion Sociale, résidences sociales, pensions de famille ou encore logements d’urgence, «plus de 210 places auront été ouvertes en structure d’accueil entre 2008 et 2014». En cette fin de trêve hivernale, concernant plus précisément le logement d’urgence, et en dépit de l’annonce par la Préfecture du maintien temporaire de 90 places sur les Centres Trégey et Dupas, s’ajoutant aux 94 places du centre d’accueil permanent de Leydet, le Maire de Bordeaux estime que les partenaires compétents, dont la CUB et le Conseil général, doivent créer «un deuxième Leydet». Pour autant, selon lui, «la structure ne doit pas forcément se faire sur Bordeaux, qui concentre déjà 80% de l’offre d’accueil en urgence sociale». Le message est passé en ces temps d’esquisse de campagne électorale.