Printemps et allergies : ces pollens traqués au jour le jour


Allergiques, voilà un endroit à éviter, les terrasses du jardin de l’Evêché donnant sur les quais. Un pollinarium sentinelle permet de surveiller les émissions de pollens et d’alerter la population en temps réel.

Pauline Montastier, responsable adjointe du jardin botanique de LimogesCorinne Merigaud | Aqui

Selon Pauline Montastier, responsable adjointe du jardin botanique de Limoges, être informé en temps réel sur les espèces qui lâchent leurs pollens et l’évolution de ces émissions, est un enjeu de santé publique, à l'heure où les allergiques sont de plus en plus nombreux.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/03/2023 PAR Corinne Merigaud

Depuis huit ans, ce lieu abrite le pollinarium sentinelle de la Ville de Limoges, fruit d’un partenariat avec l’Agence Régionale de Santé et l’Association des pollinariums sentinelles de France (APSF). Grâce à ce dispositif, il est possible d’être informé en temps réel sur les espèces qui lâchent leurs pollens et l’évolution de ces émissions. Il suffit d’aller sur la page « environnement santé » du site limoges.fr.

Un enjeu de santé publique

Les allergiques peuvent aussi s’abonner à la newsletter, 765 le sont déjà. Dès lors, ils sont informés dès qu’une espèce commence à émettre et lorsqu’elle arrête. Le calendrier des saisons polliniques passées est aussi en ligne. Les personnes non abonnées peuvent aussi consulter alertepollens.org. « L’idée est d’observer en temps réel sur des plantes communes locales allergisantes, le moment où chacune va commencer à émettre des pollens » explique Pauline Montastier, responsable adjointe du jardin botanique.

Le pollinarium de Limoges est ouvert au public sur les terrasses inférieures des quais de la Vienne.

« Pour chaque arbre et plant de chacune des espèces, nous notons la date d’émission et envoyons nos relevés à l’Association des pollinariums sentinelles de France qui fait le lien avec le public inscrit à la newsletter. »  L’intérêt ? « Cela permet aux personnes allergiques d’anticiper leur traitement en mode prévention et de l’arrêter au bon moment, c’est un enjeu de santé publique alors qu’il y a de plus en plus d’allergiques. »

Dix-neuf espèces sous surveillance

Les sept arbres (aulne, saule roux, bouleau pleureur, châtaignier…) et douze herbacées et graminées (plantain, armoise, vulpin des près, flouve odorante…) sous surveillance n’ont pas été choisis au hasard. « Les allergologues nous ont indiqué les espèces à planter puis nous avons prélevé cinq individus de chaque graminée et herbacée aux quatre points cardinaux de Limoges dans un rayon de 25 à 50 km, à raison d’un prélèvement distant d’au moins un kilomètre pour que les individus ne soient pas parents. Pour les arbres, un seul a été prélevé à chaque point cardinal. Le but est d’avoir un panel représentatif de ce qui peut fleurir localement. »

« La flouve odorante, la première »

A partir de la fin du mois, avec la hausse des émissions de pollens, ce sont trois des cinq jardiniers qui seront mobilisés chaque jour pour faire les relevés. « C‘est une à deux heures pour chacun avec en plus l’arrosage, le désherbage, la fertilisation et le rempotage des arbres énumère Pauline. On surveille chaque plant de chaque espèce et on note le jour où il émet. Chacun est identifié par rapport à son lieu de prélèvement, Nord 1, Est 3, Sud 2… ».

Pauline Montastier, responsable adjointe du jardin botanique de Limoges, effectue les relevés tous les matins.


Si le noisetier arrive en fin d’émission, l’aulne a commencé et le saule démarre juste. Les graminées prendront ensuite le relais. « En général, c’est la flouve odorante la première, puis le vulpin des prés et le plantain ». Celui-ci émettra jusqu’en septembre constate la jardinière, les autres cesseront au bout d’un mois, un mois et demi. « Les allergiques ne seront tranquilles qu’en novembre et décembre. Le réchauffement climatique n’a pas encore d’incidence sur la périodicité qui ne change pas d’une année à l‘autre. »

Deux pollinariums vont ouvrir en région

En Nouvelle-Aquitaine, quatre autres pollinariums sont aménagés à La Rochelle, Sainte-Feyre près de Guéret, Périgueux et à Poitiers depuis janvier 2022.

« Deux sont en projet à Niort, le lieu n’est pas défini et à Mont-de-Marsan au parc Jean Rameau, signale Salomé Pasquet, botaniste à l’APSF. C’est long à mettre en place, la newsletter sera envoyée en 2025. » Le nombre d’abonnés a tendance à augmenter chaque année. Au total les seize sites adhérents, comptent 22 500 abonnés. « Nous apportons notre soutien à chaque équipe pour qu’elle fasse connaître son pollinarium auprès des professionnels de santé et du grand public. »

Pour la Nouvelle-Aquitaine, Limoges enregistre le plus grand nombre d’abonnés suivie par La Rochelle (650), Sainte-Feyre (400), Poitiers (350) et Périgueux (250).

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